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La France va autoriser des gardes armés privés à bord des navires

Annoncée par le Premier ministre, la mesure, destinée à lutter contre la piraterie, est déjà en vigueur dans de nombreux pays. Elle concerne notamment les cargos qui naviguent dans l'océan Indien.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ici photographié le 20 novembre 2013, va autoriser le recours aux gardes armés. (GABRIEL BOUYS / AFP)

Le gouvernement va autoriser, comme le réclament les armateurs, les gardes armés privés à bord des navires afin de lutter contre la piraterie. C'est ce qu'affirme Jean-Marc Ayrault dans un entretien publié, mardi 3 décembre, par le Marin Ouest-France. "Nous allons autoriser le recours à des équipes privées capables de compléter les missions assurées par la marine nationale, assure le Premier ministre, quelques heures avant son intervention aux 9e Assises de l'économie maritime et de la mer qui se tiennent jusqu'à mercredi à Montpellier et à Sète (Hérault). C'est une demande très forte des armateurs et nous l'avons entendue". Le piratage, notamment dans l'océan Indien, a connu un essor considérable ces dernières années.

Depuis 2008, les armateurs de navires français bénéficient de la protection de la marine nationale pour prévenir les risques d'attaques pirates, mais ne sont pas autorisés à embarquer des gardes armés, contrairement à d'autres pays, comme le Royaume-Uni, l'Espagne ou le Danemark.

Cette décision permettra aux armateurs "de se positionner sur le marché à armes égales avec leurs homologues européens qui bénéficient de ce type de dispositifs", se félicite Jean-Marc Ayrault, précisant cependant que le recours à des gardes privés "sera encadré" : "Des autorisations et agréments professionnels seront délivrés pour attester du professionnalisme des entreprises et du respect des règles minimales fixées par décret".

La loi sur le transport de pétrole pourrait être modifiée

Le Premier ministre souligne en outre, dans cet entretien, la nécessité pour la France de sécuriser ses approvisionnements pétroliers. "L'enjeu aujourd'hui, c'est d'obliger ceux qui importent des produits pétroliers en France à le faire au moins en partie sous pavillon français. C'est fondamental pour notre sécurité énergétique : pour sécuriser nos approvisionnements, nous ne pouvons pas dépendre entièrement de flottes étrangères".

Ainsi, parce que "les enjeux maritimes sont immenses pour la France", la loi de 1992 sur les transports de produits pétroliers devrait être modifiée pour obliger les importateurs de pétrole à naviguer français. Jusqu'ici, le texte impose aux raffineurs de pétrole installés en France qu'une partie de leurs importations de brut soient acheminées par des navires sous pavillon français. Mais la capacité française de raffinage diminue et de plus en plus de produits déjà raffinés sont importés, alors que ceux-ci ne sont pas concernés par cette obligation légale. Jean-Marc Ayrault assure que ces deux mesures, concernant les gardes armés à bord des navires et l'adaptation de la loi de 1992, "seront mises en œuvre sans attendre".

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