L'Etat néerlandais s'invite au capital d'Air France-KLM sans prévenir Paris
Une telle prise de participation s'est "faite sans information du conseil d'administration ni du gouvernement français", a réagi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
Les Pays-Bas ont pris tout le monde de court en entrant au capital d'Air France-KLM. "Le gouvernement néerlandais a acheté des actions pour avoir une participation directe de 12,68% dans Air France-KLM", a annoncé le ministre des Finances Wopke Hoekstra lors d'une conférence de presse à La Haye. Cette acquisition surprise, réalisée à partir du 20 février, lui a coûté 680 millions d'euros, a-t-il précisé dans une lettre au Parlement.
"L'objectif est d'obtenir Ă terme une position Ă©quivalente Ă celle de l'Etat français", a-t-il ajoutĂ©. La France dĂ©tient actuellement une participation de 14,3% dans le groupe. Une telle prise de participation s'est "faite sans information du conseil d'administration [du groupe] ni du gouvernement français", a rĂ©agi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire auprĂšs des Echos. "Il est essentiel de respecter les principes de bonne gouvernance et qu'Air France-KLM soit gĂ©rĂ© dans l'esprit de son intĂ©rĂȘt social sans interfĂ©rence Ă©tatique nationale", a poursuivi le ministre. Air France-KLM n'a de son cĂŽtĂ© pas voulu commenter l'opĂ©ration.
"Influencer directement le développement futur d'Air France-KLM"
Cette décision intervient aprÚs de fortes tensions sur l'avenir du patron de KLM, Pieter Elbers, que le conseil d'administration du groupe Air France-KLM a finalement proposé de reconduire dans ses fonctions le 19 février. Les dirigeants de la branche néerlandaise avaient manifesté début février leur inquiétude quant au non-renouvellement du mandat de leur patron en avril et averti que le personnel pourrait faire grÚve.
L'irruption de l'Etat nĂ©erlandais au capital de la compagnie fait Ă©galement suite Ă une sĂ©rie de grĂšves chez Air France l'an dernier, qui avait suscitĂ© l'inquiĂ©tude des NĂ©erlandais sur la stabilitĂ© de la compagnie française. "Avec cette acquisition, le gouvernement nĂ©erlandais veut pouvoir influencer directement le dĂ©veloppement futur d'Air France-KLM afin d'assurer de la meilleure façon possible l'intĂ©rĂȘt public nĂ©erlandais", a prĂ©cisĂ© Wopke Hoekstra. "Il est devenu Ă©vident que les dĂ©cisions importantes concernant la stratĂ©gie de KLM sont prises de plus en plus au niveau d'Air France-KLM", a soulignĂ© le ministre.
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