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Air France : les syndicats appellent à manifester devant l'Assemblée nationale, pendant un nouveau CCE

Les syndicats veulent protester contre le plan social menaçant 2 900 emplois et pour soutenir les cinq salariés poursuivis pour violences en réunion.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation de la CGT d'Air France, le 8 octobre 2015 à Paris. (YANN KORBI / CITIZENSIDE.COM / AFP)

C'est le premier comité central d'entreprise (CCE) depuis les violences du 5 octobre. La direction d'Air France doit détailler jeudi 22 octobre le plan de restructuration de la compagnie devant le CCE, à partir de 9 heures. Selon Didier Fauverte, secrétaire (CGT) du comité d'entreprise, elle va présenter "secteur par secteur le nombre de postes censés être supprimés" d'ici à l'été 2017.

Les syndicats ont prévu de réagir en début d'après-midi. A 13 heures, les salariés sont appelés à se rassembler près de l'Assemblée nationale, "en uniforme", contre ce plan menaçant 2 900 emplois et pour soutenir cinq de leurs pairs poursuivis pour violences en réunion. Ces cinq salariés sont soupçonnés d'être impliqués dans l'agression des deux dirigeants de la compagnie qui avaient fui des salariés en colère, chemises en lambeaux, le 5 octobre. Mis à pied sans salaire, ils seront jugés le 2 décembre.

Aucune annulation de vol

Une large intersyndicale représentant les membres du personnel au sol comme les navigants a appelé à la manifestation. Par ailleurs, la CGT nationale a appelé "ses organisations à apporter leur soutien" et annonce des rassemblements "à Marseille, Bordeaux, Toulouse, Chartres..." "Les salariés d'Air France devraient être en nombre, mais cela dépasse même Air France : nous avons eu des messages de salariés d'autres entreprises qui viendront", affirme Laurent Dahyot (CGT). "Cela devrait être l'événement de l'année", prédit Christophe Malloggi (FO).
 
La mobilisation, assortie de préavis de grève pour certains métiers et escales, ne devrait pas entraîner de grosses perturbations dans le ciel : la compagnie prévoit quelques "retards possibles", mais aucune annulation de vol. Air France, qui a déjà perdu 5 500 postes entre 2012 et 2014, est dans la tourmente depuis que direction et pilotes ont échoué à s'entendre sur un plan de productivité et de croissance. Faute d'accord, la compagnie avait présenté au CCE du 5 octobre un plan alternatif de restructuration menaçant 2 900 emplois (300 pilotes, 900 hôtesses et stewards, 1 700 membres du personnel au sol) sur 2016-2017.

L'intersyndicale réclame la levée des poursuites

Lundi, François Hollande a jugé possible "d'éviter les licenciements", via la négociation, sans évoquer le rôle que pourrait jouer l'Etat. Mais, pour les syndicats, les mesures de départs volontaires que la direction veut mettre en œuvre en 2016 ne suffiront pas à résorber le sureffectif et n'empêcheront pas les licenciements.

Pour la CGT, "il faut que soient entendues les alternatives portées par les organisations syndicales d'Air France aux licenciements envisagés". Le syndicat demande aussi "une table ronde avec l'Etat actionnaire" (à plus de 17%). L'intersyndicale réclame aussi "la levée des poursuites et des procédures disciplinaires engagées contre tous les salariés". Dix-huit procédures disciplinaires ont été lancées après les violences, avec pour sanction possible, mais pas la seule, le licenciement.

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