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Affaire Geneviève Legay : le procureur de Nice a dans un premier temps dédouané les forces de l'ordre pour ne pas contredire Emmanuel Macron

Le procureur de Nice a reconnu avoir minimisé les faits  pour ne pas mettre Emmanuel Macron dans l'embarras. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre en janvier 2017.  (VALERY HACHE / AFP)

Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a expliqué à sa hiérarchie pourquoi il a, dans un premier temps, dédouané les forces de l'ordre après l'incident avec Geneviève Legay. Cette militante d'Attac de 73 ans a été gravement blessée lors d'une charge policière à Nice le 23 mars dernier au cours d'une journée de mobilisation des "gilets jaunes".

Aucune procédure disciplinaire engagée

Le procureur de Nice a affirmé qu'il n'avait pas voulu mettre Emmanuel Macron dans l'embarras "avec des divergences trop importantes" entre les versions, a appris franceinfo mercredi 24 juillet de source proche de l'enquête, confirmant une information du Monde.

Le 25 mars, dans une interview à Nice-Matin, le président de la République avait en effet affirmé que Geneviève Legay n'avait "pas été en contact avec les forces de l'ordre". Quelques heures plus tard le même jour, Jean-Michel Prêtre avait assuré lui aussi, au cours d'une conférence de presse, que la militante n'avait "pas été touchée par les forces de sécurité". Quatre jours plus tard, il avait reconnu l'inverse : un "policier isolé" avait bien "provoqué la chute" de Geneviève Legay.

A ce stade, aucune procédure disciplinaire n'est envisagée à l'encontre du procureur, qui est "libre de sa communication", a précisé une source proche de l'enquête à franceinfo.

Les propos "posent un énorme problème" 

"Le procureur doit communiquer des éléments qui correspondent à la réalité du dossier et il n'est pas là pour assurer la communication politique de l'exécutif", a dénoncé mercredi sur franceinfo Vincent Charmoillaux, secrétaire général du Syndicat de la magistrature. Les propos tenus par le procureur "posent un énorme problème et cela ne fait que révéler les difficultés qui sont liées à l'absence de garantie sur les conditions de nomination des magistrats du parquet, poursuit-il. Selon Vincent Charmoillaux, ils "peuvent être tentés d'adopter certaines décisions dans l'idée de favoriser leur carrière."

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