Total bat tous les records de bénéfices en 2008
Face à la flambée des prix du pétrole, il y a ceux qui tirent la langue – les consommateurs – et ceux qui sabrent le Champagne : le groupe Total est de cette seconde catégorie, dégageant en 2008 le plus gros bénéfice jamais réalisé par une entreprise française : 13,9 milliards d’euros.
Le chiffre d'affaires de Total a progressé de plus de 20 milliards d'euros (180 milliards en 2008, contre 158,75 milliards en 2007). Et sa marge de 14%, malgré un quatrième trimestre 2008 en demi-teinte par rapport au reste de l’année. Total a su profiter de la hausse des prix du pétrole, dont le baril s’est écoulé à 97 dollars en moyenne annuelle, soit 25 dollars de plus qu’en 2007. Les prix ont même atteint un record historique dépassant les 147 dollars en juillet dernier.
Du coup, pour 2009 et malgré la crise économique mondiale, Total se dit "confiant dans sa capacité à traverser une crise économique majeure, sans remettre en cause sa capacité d’investissement et son développement à long terme", écrit le directeur général du groupe Christophe de Margerie. Ce n’est pas du cynisme, c’est de la communication financière et boursière.
L'automobile en berne
Première victime de la crise, l’industrie automobile, qui fait travailler directement ou indirectement, un actif sur dix en France. Au lendemain de l’annonce des mauvais chiffres 2008 de PSA Peugeot Citroën (lire notre article ci-dessous), Renault annonce à son tour des résultats en fort repli : un bénéfice net en baisse de près de 80% à 599 millions d’euros, contre plus de 2,7 milliards en 2007. Le chiffre d’affaires est du même tonneau : moins de 38 milliards l’an dernier, en repli de 7% par rapport à 2007, et même de 28,7% au dernier trimestre.
Renault prévoit en outre une nouvelle détérioration des conditions du marché en 2009. Et se fixe comme objectif premier de réduire ses coûts de production et ses stocks. L’ancienne régie prévoit ainsi de déstocker pour 800 millions à 1 milliard d’euros de véhicules. Concernant la masse salariale, Renault, comme son concurrent au Lion, s’est engagé à ne pas licencier, pour bénéficier ainsi du prêt de 3 milliards de l’Etat. Mais le plan de 4.000 départs annoncés en France, "se déroule conformément aux attentes", précise la direction du groupe.
EDF en perte de vitesse
Autre annonce de résultats aujourd’hui, ceux d’EDF. Avec un bénéfice en baisse de près de 40%, à 3,4 milliards d’euros. Ce résultat intègre une charge exceptionnelle de plus de 900 millions d’euros pour couvrir le coût de la prolongation du tarif règlementé : une mesure gouvernementale qui permet, jusqu’en juin 2010, aux entreprises ayant souscrit un contrat avec un opérateur privé, de revenir chez EDF.
Gilles Halais avec agences
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