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Voitures sans conducteur : la France à la remorque ?

Arnaud Montebourg a promis un plan industriel pour développer ce secteur naissant, déjà dominé par le groupe américain Google.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
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Temps de lecture : 2 min
Présentation d'une Google Car sans conducteur, le 25 septembre 2012, à Mountain View (Californie). (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Et maintenant, sans les mains. Le ministre du Redressement productif a annoncé, mercredi 19 juin, la préparation d'une "trentaine de plans industriels" consacrés à l'innovation, dont un portant sur "la voiture sans chauffeur". Cocorico, la France ne veut pas rater le train de l'innovation. Mais n'est-elle pas déjà charrette en la matière ? Les Etats-Unis ont déjà leur Google Car ; qu'en est-il dans l'Hexagone ? Francetv info vous propose le plein d'informations.

Les voitures sans conducteur, ça existe ?

Oui, mais en petit nombre. Google dispose aujourd'hui de "plus de dix véhicules autonomes en circulation", selon Le Journal du net. Il s'agit de modèles de Toyota Prius, d'Audi TT et de Lexus RX450h, qui ont déjà parcouru des milliers de kilomètres sans accident (les seuls ratés étant dus à des erreurs humaines, une fois que le conducteur avait repris les commandes manuelles). Ces "Google Cars" constituent la version la plus avancée des voitures sans conducteur, à tel point que des Etats américains comme la Californie et le Nevada ont développé une législation encadrant ces tests.

Comment ça marche ?

La Google Car est équipée de capteurs, de radars, de caméras et d'un système GPS. Après un premier trajet réalisé en manuel sur une route donnée, au cours duquel le parcours et la signalisation sont enregistrés, la voiture est utilisée en mode mains libres, avec une technologie capable de suivre le trajet et de s'adapter aux conditions de circulation (feux tricolores, voitures, piétons, etc.). Des points restent à améliorer, comme la détection des consignes des agents de circulation.

En pointe dans le domaine de la cartographie, Google n'est pas la seule entreprise lancée dans cette course. Le constructeur Audi a, lui aussi, obtenu une licence pour rouler sur les routes du Nevada, tout comme l'équipementier Continental associé à BMW. Chaque entreprise avance à son rythme, en commençant par Volvo et l'aide à la conduite dans les embouteillages, en attendant l'horizon 2025-2030 pour des voitures totalement autonomes.

Où en est la France ?

La France peine à embrayer, même si des initiatives existent. A défaut de projets notables chez Renault ou PSA, le Comité des constructeurs français d'automobiles évoque des travaux menés de longue date par l'Institut national de recherche en informatique et en automatique ou encore par le Laboratoire sur les interactions véhicule-infrastructure-conducteur.

Le projet le plus abouti est celui de Navia, une navette sans conducteur développée par une start-up francilienne. En mars dernier, elle a été testée avec succès dans le centre-ville de Lyon, avec notamment le maire, Gérard Collomb, comme passager. Les piétons sont libres de traverser devant, en toute sécurité.

"Nous allons faire partie du plan annoncé par Arnaud Montebourg, indique à francetv info le dirigeant d'Induct, Pierre Lefèvre. Le plan est prévu pour le mois de juillet mais nous n'en savons pas encore grand-chose." Pour le fondateur de cette start-up, les voitures sans conducteur seront bientôt une évidence, qui permettront de résoudre le problème de l'encombrement automobile et celui de l'insécurité routière. Reste à savoir quel pays saura le mieux en tirer profit.

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