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Pourquoi les ventes de voitures neuves patinent

En 2012 en France, il s'est vendu 13,9% de véhicules neufs en moins. Est-il possible d'inverser la tendance? 

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les immatriculations de voitures neuves dans l'Hexagone ont baissé de 5,7% en données brutes en 2013, à 1,79 million d'unités. (DAMIEN MEYER / AFP)

2012, année noire pour le secteur automobile en France. Les immatriculations de voitures neuves ont baissé de 13,9% par rapport à 2011, selon les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), publiés mercredi 2 janvier. Résultat : elles passent sous la barre des 1,9 million, leur niveau le plus bas depuis 1997.

Est-il possible d'inverser la tendance ? Le gouvernement l'espère, mais les observateurs sont beaucoup plus sceptiques et prédisent une année 2013 encore pire. Hasard du calendrier, c'est ce mercredi qu'entre en vigueur le nouveau bonus écologique, qui passe à 7 000 euros pour les véhicules électriques, et à 4 000 euros pour les hybrides. Objectif : favoriser les ventes de véhicules propres, notamment français comme la Zoe de Renault. Pour autant, pas sûr que la mesure suffise. Car le secteur souffre d'un double phénomène : les conséquences de la crise, bien sûr, mais aussi un changement plus profond des habitudes des automobilistes. Francetv info décrypte cette évolution.

Les Français roulent moins, et cela leur coûte plus cher

Avec 12 692 kilomètres parcourus en moyenne par an en 2011 contre 13 356 en 1990 (chiffres Insee), les Français lèvent le pied. "Ils préfèrent souvent le TGV à la voiture pour les longs trajets", note François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d'automobiles, interrogé par francetv info. "La voiture sert principalement à se rendre au travail, c'est-à-dire 80 kilomètres par jour en moyenne."

Autre phénomène, "les nouvelles générations n'ont pas été élevées avec l'idée qu'il faut absolument avoir une voiture. Au contraire, elles trouvent cela polluant", analyse pour Europe 1 Eric Bataille, fondateur du site de services aux automobilistes DrivePad.

Mais, paradoxalement, on dépense de plus en plus pour rouler. En cause, la hausse des prix des carburants (le litre de gazole a coûté 1,3958 euro en moyenne sur l'ensemble de l'année écoulée, contre 1,3354 euro en 2011), des assurances (entre 1% et 3% entre 2011 et 2012), des réparations et de l'entretien du véhicule (3,5% sur un an, selon Europe 1). 

Ils changent moins souvent de voiture

"Les Français préfèrent placer leur argent sur le livret A plutôt que dans leur voiture." Pour François Roudier, la crise et l'incertitude qu'elle fait peser sur le moral des ménages est la grande responsable de cette baisse spectaculaire des immatriculations. Un constat valable pour les particuliers comme pour les entreprises. Ainsi, "les mauvaises perspectives dans le secteur du BTP ont directement entraîné une baisse des ventes de véhicules utilitaires".

Leurs comportements évoluent

Enfin, les automobilistes se détournent du neuf au profit de l'occasion – fin 2011, elle représentait presque trois fois les ventes de voitures neuves, selon Les Echos – ou, de plus en plus, de la location longue durée (leasing). Pour preuve, en 2011, c'est cette formule qui a soutenu le marché, avec une augmentation de 15%, notait Le Figaro.

Le covoiturage est également en plein essor. Ecologique et économique, le partage de véhicule est de plus en plus courant, au quotidien comme lors des périodes de vacances. Ainsi, depuis début 2012, la communauté urbaine du Grand Lyon, qui a mis en place une plateforme de réservation pour favoriser le covoiturage dans les entreprises, a enregistré une augmentation de 25% des inscriptions.

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