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L'Insee prévoit une récession en France fin 2011 et début 2012

Dans sa note de conjoncture, l'Institut de la statistique anticipe une stagnation de l'économie jusqu'en juin 2012, et revoit à la baisse ses prévisions de croissance.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le siège de l'Insee, à Paris, le 15 mars 2010. (LOIC VENANCE / AFP)

Les chiffres dévoilés par la note de conjoncture de l'Insee, publiée le 15 décembre, poussent au pessimisme. L'Institut de la statistique prévoit une stagnation de l'économie française jusqu'en juin 2012, avace une période de récession, et prévoit des chiffres de croissance inférieurs à ses précedentes prévisions. Une perspective qui fragilise le scénario du gouvernement pour 2012 à quelques mois de l'élection présidentielle.

Une croissance en berne

L'Insee annonce d'abord une croissance de 1,6 % en 2011, avec une période de récession en fin d'année : le PIB reculera de 0,2 % au quatrième trimestre. Ce sera à peine mieux au premier trimestre 2012, avec -0,1 %. Si un léger rebond est attendu à partir du second trimestre (+0,1 %), la prévision de croissance de 1 %, objectif sur lequel est basé le budget 2012 du gouvernement, sera "difficile à atteindre".

La crise touche l'activité réelle : le chômage va augmenter

Ces prévisions sont basées sur un fléchissement de l'activité des entreprises, attentistes et incapables d'investir face à l'aggravation de la crise économique liée à la crise de la dette publique. Résultat, les destructions de postes risquent de se multiplier. L'Insee en prévoit 61 000 sur les six premiers mois de 2012. Le taux de chômage, aujourd'hui à 9,3 %, atteindrait alors 9,6 % en juin prochain, c'est-à-dire 10 % en comptant l'Outre-mer.

Seule bonne nouvelle : l'inflation va baisser

Alors qu'elle a atteint 2,5 % en novembre 2011, la hausse des prix s'établirait à environ +1,4% sur un an, en juin 2012. Cette baisse serait liée à un très fort recul des prix de l'énergie, à l'arrêt de la diffusion de la hausse du coût des matières premières aux prix alimentaires et à un effet mécanique de la hausse du chômage : les coûts seront moindres pour les entreprises qui licencient, répercutant les gains de productivité sur les prix de vente.

Toute la zone euro est touchée

Pour Sandrine Duchêne, la France n'est pas la seule touchée. Comme l'Hexagone, "la zone euro traverserait cet hiver un court épisode récessif", avant de connaître au printemps une « petite bouffée d'oxygène venant de l'extérieur », notamment des Etats-Unis et de la Chine. La récession serait même plus longue et plus profonde en Italie et en Espagne. L'Allemagne ne serait concernée par un recul de son PIB que lors du quatrième trimestre 2011.

En France, cette récession, et les conséquences qui en résultent, tombent au plus mal pour le gouvernement français et pour le chef de l'Etat à six mois de l'élection présidentielle. D'autant que selon Sandrine Duchêne, "compte tenu de la nature du ralentissement, il va falloir du temps avant de [voir] redémarrer la machine économique."

Dernière conséquence à craindre avec cette perspective pessimiste, la note financière AAA de la France semble plus fragilisée que jamais.

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