La France prise dans la tourmente de la crise italienne
Bruxelles lui réclame plus d'austérité, prévoyant une croissance de 0,6 % en 2012 et non de 1 %.
Avec la crise italienne, l'effet domino est de plus en plus redouté dans la zone euro. Et la France est en première ligne : ses banques sont très exposées à la dette italienne, comme le rappellent Les Echos jeudi 10 novembre.
Les montants prêtés par les banques françaises à l'Italie seraient "autrement plus importants" que les sommes en jeu dans le cas grec. Le trou d'air pour la zone euro a été confirmé par la Commission européenne jeudi : "Une récession profonde et prolongée et de nouvelles turbulences sur les marchés financiers ne peuvent plus être exclus".
Des mesures d'autérité supplémentaires ?
Elle révise fortement en baisse sa prévision de croissance pour la zone euro l'an prochain à seulement 0,5 %, contre 1,8 % attendu auparavant. Selon Bruxelles, la croissance française, elle, devrait s'établir à seulement 0,6 % en 2012. Une estimation plus pessimiste que celle du gouvernement français, qui table sur 1 % de croissance l'an prochain.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, avertit le gouvernement français : le pays "doit prendre des mesures supplémentaires pour corriger son déficit public excessif en 2013".
Les marchés financiers sanctionnent déjà la France
En l'absence de nouvelles mesures, le déficit public de la deuxième économie de la zone euro ne devrait s'améliorer que légèrement, autour de 5 % du PIB en 2013 selon les prévisions de la Commission, soit bien au-dessus de la cible officielle de retour à 3 % du PIB, conforme au pacte de stabilité européen.
Ces sombres perspectives inquiètent les marchés financiers. La France, dont la note de crédit triple A a été dégradée par erreur par l'agence Standard's & Poor jeudi, emprunte à des taux de plus en plus élevés par rapport à l'Allemagne, AAA également. L'écart entre les deux pays, pour des emprunts sur dix ans, a atteint un nouveau record historique jeudi.
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