Taxe sur les sodas : Coca-Cola gèle 17 millions d’euros d’investissements en Provence
Grosse bouderie. L’usine Coca-Cola de Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) devait bénéficier d’un traitement spécial à l’occasion de ses 40 ans : la venue du président de la firme, John Brock, le 19 septembre, et surtout 17 millions d’euros d’investissements sur une nouvelle chaîne de production de cannettes.
Mais entre temps, le Premier ministre François Fillon a présenté son plan d’austérité. Parmi le train de mesures annoncées le 24 août, la mise en place d’une nouvelle taxe sur les boissons gorgées de sucre, afin de lutter contre l’obésité. Et, accessoirement, de faire rentrer quelque 120 millions d’euros supplémentaires dans les caisses de l’Etat.
"Pas le cœur à faire la fête"
Le géant américain des sodas a peu goûté l’idée.
Dans un communiqué, la firme annonce que John Brock ne viendra pas en Provence pour souffler les 40 bougies de l’usine de Pennes-Mirabeau. Et surtout que les 17 millions d’euros sont gelés : "L’investissement n’est pas annulé, mais il doit être réévalué", explique le communiqué, au vu de la tournure que prendra la discussion au Parlement. La taxe doit être discutée dans les prochaines semaines dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
"Nous entendons ainsi protester symboliquement contre une taxe qui sanctionne notre entreprise et stigmatise nos produits", explique Coca-Cola qui "réaffirme son opposition vigoureuse à toute forme de stigmatisation des boissons sucrées et à leur assimilation à d'autres catégories de produits tels que le tabac".
Implanté en France depuis les années 30, Coca-Cola emploie 3.000 salariés répartis sur cinq sites de production. Celui des Bouches-du-Rhône, le deuxième en terme de production, compte 203 employés et ses trois lignes de production ont fait l’objet de 45 millions d’euros d’investissements depuis cinq ans.
Gilles Halais, avec agences
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