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Sous-marins : un mégacontrat de 34 milliards d'euros pour DCNS en Australie

A l'issue d'un processus d'appel d'offres long de plusieurs années, l'Australie a donc choisi l'offre française. Un contrat estimé à 34 milliards d'euros qui porte sur la livraison de douze sous-marins océaniques. "La France est fière" s'est félicité François Hollande.
Article rédigé par Faustine Mauerhan
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
  (Le modèle diesel-électrique du sous-marin à propulsion nucléaire Barracuda vendu à l'Australie © REUTERS)

 Il y avait trois finalistes de l'appel d'offres et c'est bien le français DCNS qui gagne à la fin ce méga-contrat devant l'Allemand Thyssenkrupp Marine Systems et un consortium. Ce qui a fait la différence : c'est la technologie de ces bâtiments qui seront une version hybride, diesel-électrique, du sous-marin à propulsion nucléaire Barracuda. Le contrat devrait être signé à la fin de l'année ou début 2017. D'ici là, le groupe français et l'Australie vont mettre au point le processus de conception des 12 vaisseaux de 90 mètres de long et de 4000 tonnes. On sait déjà qu'il s'agit d'un dérivé du barracuda, le sous marin à propulsion nucléaire français. Sauf que dans la version australienne, la propulsion sera diesel et électrique. Il faut décider aussi du design.

'Ces sous-marins seront les plus sophistiqués au monde" - Le Premier ministre australien 

"Ces sous-marins seront les plus sophistiqués au monde" s'est félicité le Premier ministre australien dans une conférence de presse. L'autre critère de choix auquel les Français ont su répondre : c'est l'emploi en Australie. DCNS a donc proposé de fabriquer les sous-marins là-bas, à Adélaïde dans le sud du pays soit 2.800 créations d'emplois sur place. Mais ce contrat du siècle va aussi être créateur d'emploi en France affirme François Hollande ce matin. "Ce succès va être créateur d'emplois et de développement en France comme en Australie" s'est réjoui le président de la République. A quel point ? On le saura dans la matinée mais les Français vont assurer la mise en place des lignes de production là-bas, former la main-d'œuvre et aussi assurer la maintenance pendant 50 ans.

Créations d'emploi ou pérennisation de l'emploi ? 

Avec cette commande, le spécialiste français de l'industrie navale de défense voit donc le ciel s'éclaircir pour au moins 10 ans au dessus de son activité sous marins. D'autant que le groupe DCNS qui emploie 12.500 salariés a engagé un plan de restructuration avec à la clef  500 suppressions de poste. Reste à savoir combien d'emploi pourraient être créés grâce à ce gigantesque partenariat avec l'Australie. "Plusieurs milliers"  affirmait ce mercredi matin le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian. Chez DCNS, on joue la prudence et l'on préfére parler de pérenisation de l'emploi, en attendant la signature du contrat. Car, précisons-le, les 12 sous marins achetés par Camberra ne seront pas construits en France. Mais mais sur les chantiers navals d'Adelaïde dans le sud de l'Australie. 2800 emplois y seront crées conformément aux exigences du gouvernement australien.

En revanche, DCNS - qui fournira les plans - s'est engagé à accompagner le pays pendant 50 ans, soit la durée de vie des vaisseaux. A la fois pour le transfert de compétences, les infrastructures, la maintenance et la formation des équipage. De quoi mobiliser 4000 personnes en France et necessiter 4 millions d'heures d'ingéniérie souligne le groupe.

Angelo Martin, délégué syndical central CFDT au sein de DCNS, est satisfait et en attend des conséquences sur l'emploi : "Cette annonce nécessite de remettre sur la table les discussions sur le plan de performance qui supprimait un certain nombre d'emplois… "

Angelo Martin, délégué syndical central CFDT à DCNS

La première livraison de sous-marins ne devrait pas avoir lieu avant 10 ans...

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  (Shortfin Barracuda © Visactu)
 

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