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Témoignage "J'ai décidé de jeter l'éponge, je ne vois pas d'horizon", regrette un commerçant après des soldes d'été catastrophiques

Le bilan des soldes d'été, qui se terminent mardi, n'est pas bon selon le syndicat des Indépendant (SDI). Avec un chiffre d'affaires en baisse de 20 à 30% par rapport à 2021, certains commerçants mettent la clé sous la porte. 

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un panneau soldes dans une vitrine de magasin, à Haguenau (Bas-Rhin), le 4 juillet 2022. (Photo d'illustration). (FRANCK KOBI / MAXPPP)

Les soldes d'été n'ont pas fait le plein. Entre la chute du pouvoir d'achat et un désintérêt pour ce mode de consommation, le bilan est décevant avec un chiffre d'affaires en baisse de 20 à 30% par rapport à l'année 2021. 

"Depuis janvier, je ne me suis pas payé"

Cette fois, c'est fini pour Rémi Burési, qui tient une boutique de chaussures pour enfants à Castres (Tarn). Fin octobre, il rendra les clés de son magasin. "J'ai décidé de jeter l'éponge, glisse-t-il. Ça fait cinq ans que je me bats, je ne m'en suis pas sorti, et là, depuis janvier, je ne me suis pas payé."

Les soldes n'ont rien arrangé avec une fréquentation en baisse de plus de 20%. "Les gens ont du mal à venir en centre-ville et ont du mal à acheter de la qualité", regrette le commerçant. Rémi Burési fait partie de ceux qui pensent que "la période de soldes n'a plus aucun intérêt". "On arrive en soldes avec des trésoreries qui n'étaient pas bonnes et des marges qui n'avaient pas été réalisées", explique ce quinquagénaire. Alors Rémi Burési préfère dire stop, baisser définitivement le rideau avant qu'il ne soit trop tard. "Je ne vois pas d'horizon, pas de sortie", explique-t-il.

"Je préfère aujourd'hui maîtriser ma destinée, quitte à fermer."

Rémi Burési

à franceinfo

Une fermeture délibérée, anticipée "plutôt qu'un jour, on frappe à ma porte et qu'on me dise 'il faut faire une cessation de paiement' et que je sois obligé de rembourser sur mes deniers personnels les prêts contractés auprès des banques", calcule-t-il. De cette façon, Il va tenter de vendre son stock et avec la trésorerie, il pense "pouvoir rembourser" ses cautions bancaires.

Comme lui, 100 000 commerçants ont eux aussi décidé de mettre la clé sous la porte depuis le début de l'année. Une augmentation de 30% par rapport à 2021 et un doublement en deux ans.

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