SNCM : Cuvillier est un "menteur et un liquidateur", selon la CGT
Le bras-de-fer est enclenché. Que va devenir la SNCM ? Au 12e jour de grève, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, estime désormais que le redressement judiciaire est "le seul moyen pour redonner un avenir à la SNCM" . Il l'a dit dans un entretien au journal régional La Provence. Et l'idée ne vient pas de nulle part : elle est celle du gouvernement. Le Premier ministre Manuel Valls l'a confirmé ce samedi matin. "C'est important de tenir un langage de vérité à l'égard des acteurs économiques (...) mais surtout à l'égard des salariés. C'est sur cette voie qu'il faut construire l'avenir de cette société."
La réaction syndicale ne s'est pas fait attendre. "Le redressement judiciaire, c'est un moyen de démanteler la SNCM, avec plus d'un millier de licenciements. Ce n'est pas acceptable pour nous. M. Cuvillier est un menteur et un liquidateur. Il a fallu 12 jours de grève, précédés d'un préavis d'un mois, pour avoir ça ?" , fulmine ainsi le représentant CGT des marins, Frédéric Alpozzo.
Et son collègue de la CFE-CGC, Maurice Perrin, représentant des actionnaires salariés au conseil de surveillance, de renchérir : le secrétaire d'Etat, dit-il, est "passé aux aveux. Si nous n'avions pas porté l'exigence de clarification et de vérité, on nous aurait caché la vérité jusqu'en octobre. C'est un procédé honteux, scandaleux."
Un millier de postes en moins ?
Car c'est la première fois que l'Etat, actionnaire à 25% de la SNCM, envisage publqiuement cette option pour faire face aux pertes - 14 millions en 2012. Et le secrétaire d'Etat d'ajouter que "seul ce plan de redressement peut permettre de mettre fin aux contentieux européens" - Bruxelles a condamné la SNCM à rembourser deux fois 220 millions d'euros d'aides publiques jugées illicites...
Le spectre d'une SNCM recentrée sur la seule desserte Marseille-Corse, et délestée de ses liaisons depuis Nice et Toulon, ressurgit donc. C'est pourquoi les syndicats évoquent la crainte d'un millier de suppressions d'emplois, en sus des 500 départs volontaires (sur 2.600) auxquels ils se sont rangés en janvier dernier.
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