Sauvetage d’Alitalia : la réunion de la dernière chance
"Un premier pas important pour sauver Alitalia".
_ C’est ainsi qu’un responsable syndical qualifie l’accord-cadre arraché dans la nuit à quatre des neuf syndicats par la Compagnie Aérienne Italienne (CAI), l’alliance des repreneurs d’Alitalia. Cette avancée porte sur le plan industriel de relance de la compagnie, qui fixe notamment les effectifs à 12.500 personnes -sur les 17.500 d'Alitalia et d'Air
One, deuxième compagnie de la péninsule avec laquelle elle doit fusionner, dont 1.550 pilotes, 3.300 hôtesses et stewards et 7.650 techniciens, employés et cadres dirigeants.
Mais ce premier document ne règle pas la question la plus épineuse de ces négociations de la dernière chance : celle du contrat collectif unique de travail. Proposé par la CAI, il est rejeté avec véhémence par l’ensemble des personnels. Cinq syndicats, qui représentent uniquement les salariés de la compagnie exsangue, ont d’ailleurs refusé de signer l’accord-cadre, l’estimant "inutile et provocateur" et "ne représentant pas les travailleurs d’Alitalia".
Une nouvelle réunion devrait avoir lieu dans les prochaines heures. Selon la presse italienne, l’alliance des repreneurs mettrait 100 millions d’euros supplémentaires sur la table pour que les salariés acceptent les nouveaux contrats. Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui s’est engagé personnellement dans ces négociations, entend coûte que coûte obtenir des partenaires sociaux l’accord qui permettra à l’Italie de conserver une compagnie aérienne nationale.
Une faillite constituerait un sérieux revers pour Berlusconi, qui avait promis de trouver des repreneurs italiens, après l’échec de la tentative de reprise par Air France-KLM. Le groupe franco-néerlandais avait jeté l’éponge en avril, face à l’ostracisme des syndicats.
Alitalia, qui perd trois millions d’euros par jour, vit sous perfusion grâce à un prêt de l’Etat. Déclarée insolvable, elle a été placée fin août sous administration extraordinaire. Faute d’argent pour le carburant, ses avions pourraient être cloués au sol dès demain.
Gilles Halais avec agences
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