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Salon du Bourget : l'envolée des drones

Les drones utilisés essentiellement par les Américains et les Israéliens, sont devenus essentiels pour nos forces armées. Auparavant, ils étaient utilisés de manière secrète mais aujourd’hui, ces avions sans pilote, sont devenus indispensables dans les conflits en cours. C’est le cas notamment en Libye. Le marché explose. La France et la Grande Bretagne, doivent décider dans les prochains mois de lancer leur propre drone de combat. Deux programmes concurrents sont en projet.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©RF/Mikaël Roparz)

Les drones ont été expérimentés par les Américains. C’était pendant la guerre du Vietnam.
L’armée américaine utilisait ces avions sans pilote de manière confidentielle.
Mais aujourd’hui, ils sont partout. En Irak, Afghanistan, Libye.
Les Américains en possèdent 700 au total. Ils occupent environ 75% du marché des drones.
Les Israéliens ont aussi utilisé de manière massive des drones, notamment en 1982 dans la plaine de la Bekaa lors de la guerre au Liban.
_ En France, non seulement, on est très en retard, mais en plus, les drones ne sont pas armés.
Les Français ne disposent pour l’instant que d'un drone obsolète, l'Harfang.
Il opère actuellement dans le ciel afghan mais reste cantonné à des missions d'observation et de renseignement.
Ce petit avion, d’origine israélienne peut voler pendant 24h.

Drône Harfang en Afghanistanpar armee-de-l_air

Si aujourd’hui la France est en retard par rapport aux Américains, c’est notamment parce qu’il n’y a pas eu de réelle volonté politique. Les industriels travaillent depuis plusieurs années sur la conception de drones.
C’est le cas notamment de SAGEM avec son PATROLLER.
Le 1er vol en mode drone du Patroller a eu lieu le 10 juin 2009 en Finlande.
La particularité de cet “oiseau”, c’est qu’il peut à la fois voler avec un pilote à bord ou être piloté depuis le sol.
Il peut voler entre 25 et 30 heures.
Ce drone peut aussi bien intéresser l’Armée de l’Air que la Marine nationale. Un tout nouveau navire baptisé l'Adroit, spécialisé notamment dans la lutte contre la piraterie, le trafic de drogue, est équipé d'un drone aérien.
_ La DGSE s’intéresserait aussi de prêt au projet de Sagem.

Un drone de combat européen en 2014

Ces engins bourrés de technologies sont devenus indispensables. Un cabinet, Strategy Analytics, a évalué à près
de 64 milliards de dollars, le marché sur la décennie 2011-2021.
_ Dassault Aviation et EADS sont impatients de lancer leur programme de drone européen baptisé Telemos et Talarion.
La France et la Grande-Bretagne détermineront au plus tôt à la fin 2012 leurs besoins en drones à moyen terme. Le drone de d’attaque européen qui aura été choisi devrait voler en 2014. L'appareil sera vraisemblablement armé de missiles et de bombes.

  • Dassault Aviation et British Aerospace (BAE) travaillent sur le projet de drone appelé Telemos.
    Un drone armé de capteurs avec infrarouge et caméra de télévision. Les images sont retransmises en temps réel par satellite.

  • EADS propose de son côté le Talarion, destiné à succéder à l'actuel Harfang.
    Ce nouvel avion sans pilote serait armé, comme l'est actuellement l'illustre Reaper américain, porteur de bombes guidées par laser et de missiles.
    Près de 200 ingénieurs planchent d'ores et déjà sur ce projet.
    EADS évalue à 1,2 milliard le coût de développement.
    Le groupe européen envisage un premier vol en 2014.

    Au salon du Bourget lundi, Nicolas Sarkozy a fustigé les “guéguerres” industrielles franco-françaises, risquant de réitérer la lutte fratricide des avions de combat Rafale et Eurofighter sur les marchés à l'exportation.
    “Nous avons donc le devoir absolu de très dire très précisément ce que nous voulons, cela va nous prendre une bonne année à partir du moment où on aura commencé à travailler ensemble, c'est-à-dire à partir de septembre”, a déclaré le ministre de la Défense Gérard Longuet cette semaine.

    Les deux projets concurrents, qui concernent des drones de moyenne altitude longue endurance (MALE), pourraient en outre être menacés par l'hypothèse d'achats de drones américains Predator, une éventualité évoquée en début d'année par l'ancien ministre de la Défense Alain Juppé.

    Mikaël Roparz

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