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Rumeurs : la contre-attaque des régulateurs de marchés

Un peu plus de 24 heures après la chute vertigineuse des valeurs bancaires sur fond de rumeurs, le régulateur financier européen annonce l’interdiction des ventes à découverts dans 4 pays européens afin de lutter contre les tentatives de déstabilisation des marchés.
Article rédigé par franceinfo
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"On a voulu tester la résistance française" ? Et bien, "voilà notre réponse, elle est comme toujours très déterminée et elle le sera face à tous ceux qui veulent nous tester". C’est Jean-Pierre Jouyet, le patron du gendarme financier européen, qui tape du poing sur la table. Il a décidé avec ses homologues italien, espagnol et belge de restreindre les ventes à découverts, une pratique spéculative complexe qui permet de tirer des bénéfices en diffusant de fausses rumeurs.

En France, ces ventes sont tout simplement interdites pendant les 15 prochains jours sur 11 banques et assurances cotées à Paris. Par ailleurs, "il n'est pas exclu que nous ouvrions une enquête sur le cas de la Société Générale". Particulièrement touchée par des bruits sur sa solidité financière, la banque a perdu plus de 14% il y a deux jours. "Ces rumeurs peuvent être assimilées à des abus de marché", selon Jean-Pierre Jouyet. Une façon de désigner des manipulations de cours, des délits d'initié et la diffusion de fausses informations.

Concrètement, la vente à découvert est un mécanisme spéculatif. Cela consiste à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser et à le vendre, avec l'espoir d'empocher une forte différence au moment où il faudra le racheter pour le rendre au prêteur. Par exemple, une action vendue à découvert alors qu'elle cote 10 euros, puis achetée alors qu'elle ne vaut plus que 8 euros, rapporte à l'auteur de l'opération un gain de 2 euros. On comprend donc que lancer des fausses rumeurs pendant l’opération permet de dégager des bénéfices encore plus importants.

Antoine Krempf, avec agences

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