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Révolution culturelle à la FNAC

La FNAC tente une révolution. Le PDG Alexandre Bompard a présenté hier un nouveau plan stratégique sur cinq ans. _ Objectif : enrayer la chute du chiffre d'affaires, alors que les marchés du CD, du DVD et même du livre et des équipements électroniques sont plus que jamais fragilisés. _ La FNAC, qui depuis 57 ans se présente comme un agitateur culturel, va complétement se repositionner et même proposer des produits qu'elle n'aurait jamais imaginé vendre.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © AFP / Bertrand Guay)

le contexte n'a jamais été aussi tendu. Sur les trois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de la FNAC a encore chuté de 3 %. Ce n'est plus un secret : le groupe PPR (Pinault Printemps Redoute) cherche à s'en séparer.
_ Mais avant cela, il projette la création de 80 nouvelles boutiques : 30 en périphérie urbaine et 50 - des petites surfaces- en centre ville. La présentation en rayons va changer : tout sera rangé par univers : ici l'univers enfant, plus loin l'univers musique avec côte à côte billetterie, disques, bornes de téléchargement hi-fi. Et pourquoi pas d'autres univers plus inattendus ? Le directeur de la communication de la FNAC Laurent Glépain : "on ne s'interdit pas de développer à l'avenir des univers sur le bien-être, la maison connectée, le design... La FNAC est légitime pour occuper tout le terrain des loisirs".

Les syndicats de salariés, eux, s'interrogent. Les vendeurs de la FNAC, jusqu'alors spécialisés, vont-il devoir devenir polyvalents ? Leur autre crainte, c'est que peu à peu l'enseigne se sépare de ses différentes entités.
_ Christian Lecanu, délégué central CGT, affirme que les choses sont déjà en cours : "on va ouvrir des magasins dans les gares, les aéroports. Ces magasins seront en réalité 100% Lagardère. Si la FNAC abandonne la téléphonie, il y aura des boutiques SFR dans les FNAC. Cela ne veut plus dire grand-chose..."

Aux Etats-Unis, Borders (qui un peu l'équivalent de la FNAC) projette une mise en liquidation avec 11.000 licenciements à la clé. Le secteur est sinistré, et le pari du patron de la FNAC est très osé, commente Philippe Moati, professeur d'économie à Paris Diderot : "Créer encore des mètres carré alors que le marché est en reflux, c'est un sacré pari. Il n'est pas certain que cela soit suffisant pour neutraliser la raréfaction de la clientèle dans les magasins".

La direction de la FNAC refuse pour le moment de chiffrer ce nouveau plan d'investissement.

Mathilde Lemaire

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