Retraites complémentaires : le Medef fait de nouvelles propositions
Face à une négociation totalement bloquée depuis huit mois le patronat est arrivé avec un nouveau texte et de nouvelles propositions. La nouvelle avancée concerne la façon dont les entreprises vont contribuer au redressement des finances des caisses complémentaires, Agirc (cadres) et Arrco (ensemble des salariés). Jusqu’ici le Medef ne voulait pas entendre parler d’une hausse des cotisations patronales, mais finalement il en accepte le principe avec une petite augmentation. En contrepartie, les salariés sont fortement incités à travailler plus longtemps avec à la clé un nouveau système de bonus-malus.
Un dispositif incitatif
Un salarié qui partirait à 62 ans avec tous ses trimestres verrait sa pension complémentaire baisser pendant les trois premières années : 15% la première, 12% la deuxième, et 10% la troisième. S’il acceptait de partir à 63 ans, il échapperait au malus et s’il acceptait de partir à 65 ans, il verrait sa pension augmenter de 10%.
Pour Claude Tendil, le négociateur du Medef, ce nouveau système est incitatif, et il ne s’agit pas d’une remise en cause de l’âge légal.
Des négociations difficiles
Dans les couloirs du Medef, on sent que certaines lignes pourraient bouger, même si rien n’est encore fait. "Cela commence un peu à bouger. Je pense qu’on est encore assez loin du compte. Il faut qu’on lise le détail et qu’on évalue si cet effort est suffisant. Il y a un pas qui est fait et j’espère que cela va bouger ", explique Jean-Louis Malys, négociateur CFDT.
Pour obtenir un accord incontestable, le Medef doit obtenir l’appui d’au moins trois syndicats, dont celui de la CFTC, mais pour l’heure rien n’est gagné. Pour Pascale Coton, secrétaire générale nationale de la CFTC, les mesures d’âge proposées par le Medef sont inacceptables.
Des réticences il y en a aussi du côté de la CGT qui s’inquiète de l’impact des propositions du Medef pour les femmes, mais aussi pour les chômeurs.
Si les syndicats sont à l'écoute, rien n’est acquis pour le moment et les discussions restent difficiles.
Sans mesures correctrices, les pensions des retraités du privé pourraient être amputées de 10% à partir de 2019. Dans ce cas, le gouvernement pourrait reprendre la main et décider lui-même des mesures qui s’imposent. Il s’agirait d’une première dans la gestion des retraites complémentaires.
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