Salaires des enseignants : les syndicats craignent des contreparties à la revalorisation dès 2021
Dans le cadre des discussions sur les retraites, Jean-Michel Blanquer a promis 500 millions d'euros de revalorisations pour l'année 2021. Le ministère vient de détailler les différentes hypothèses de répartition de cette enveloppe.
Le ministère de l'Education nationale a présenté aux syndicats quatre scénarios de revalorisation. Aucun ne concerne 100% des enseignants car l'idée est clairement de cibler les jeunes, avec un principe simple : plus il y a de profs concernés, moins le montant de la prime pour chacun est élevé.
Le premier scénario propose ainsi 157 euros en plus par mois pour les professeurs en tout début de carrière. C'est significatif, puisque cela représente plus qu'un 13e mois. Mais seuls 14% des professeurs pourraient bénéficier du coup de pouce salarial.
Le second scénario profiterait lui à un quart des enseignants, avec 128 euros maximum mensuels pour les débuts de carrière. Le troisième concernerait 44% des professeurs, avec 114 euros pour les plus jeunes. Enfin, le scénario le plus large concerne les trois quarts des enseignants, mais ne permet de dégager que 93 euros par mois, au maximum pour les plus jeunes. Et ce scénario serait beaucoup moins favorable pour les autres enseignants : par exemple 35 euros mensuels au bout de dix ans de carrière.
Quel que soit le scénario qui sera finalement appliqué, il s'agit de la première étape d'une série d'augmentations qui doivent théoriquement s'étaler sur plusieurs années. Le ministère promet toujours d'ailleurs une loi de programmation pour les années suivantes, sans donner pour l'instant de chiffres pour 2022, 2023, etc.
Une partie de ces 500 millions serait sous conditions, dès 2021
La majorité de cette enveloppe 2021 sera dédiée aux primes sans conditions. Mais pas la totalité, loin de là. Le reste servira notamment à deux choses : payer les heures supplémentaires des professeurs qui remplacent des collègues sur des absences de courte durée, et indemniser des enseignants qui acceptent de suivre des formations pendant les vacances scolaires.
Cette dernière hypothèse est ultra-sensible, dans la mesure où, selon les syndicats, cela ressemble fort à des contreparties au coup de pouce salarial. Contreparties redoutées depuis le début des discussions par toutes les organisations syndicales. Même les plus modérées d'entre elles, comme le SGEN-CFDT, mettent en garde cette semaine contre des "mauvaises pistes". Cela ressemble même à une ligne rouge. Les prochaines négociations, prévues le 24 février, s'annoncent musclées.
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