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Réforme des retraites : "Maîtriser le timing", une question stratégique pour la gauche à l'Assemblée

Certaines centrales syndicales sont agacées par la lenteur des débats à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites. Elles aimeraient que les députés votent sur le fameux article 7 qui concerne le recul de l'âge légal de départ à 64 ans.
Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Lors d'une séance de discussion sur le plan de réforme des retraites du gouvernement à l'Assemblée nationale, le 13 février 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les débats sur la réforme des retraites ont repris, lundi 13 février, à l'Assemblée nationale où les amendements sont toujours examinés au compte-goutte. Il en reste plus de 15 000 sur la table alors que le texte part au Sénat vendredi à minuit. Une question se pose : la gauche va-t-elle enfin accélérer pour répondre à la demande des syndicats ?

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Les centrales accentuent la pression et réclament un vote sur l'article 7. Cet article clé sur le recul de l'âge légal de départ à 64 ans. Le patron de la CFDT, Laurent Berger va jusqu'à qualifier l'obstruction de "connerie" sur RTL dimanche. Il parle de "spectacle lamentable" à l'Assemblée qui "n'a rien à voir avec la dignité du mouvement dans la rue". "Nous souhaitons qu'il y ait un vote sur l'article 7", a déclaré lundi sur BFMTV le patron de la CGT Philippe Martinez, afin que "chaque député puisse s'exprimer" sur le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ en retraite.

Affiner la stratégie au fil des débats

Est-ce assez pour convaincre La France insoumise de changer de stratégie ? Car c'est vers LFI et ses milliers d'amendements que les regards se tournent. Rien de sûr à en croire un stratège insoumis. "On continue de maîtriser le timing", explique-t-il. Juste avant le week-end, il confiait qu'il fallait éviter de mettre les pieds dans l'article 7. "Le danger" pour lui, c'est que le gouvernement obtienne une majorité, ce qui risquerait derrière de démotiver les manifestants.

Mais tous, même dans son groupe, ne sont pas sur la même ligne, même si certains sont un peu perdus, et veulent affiner la stratégie au fil des débats. Le reste de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) plaide pour avancer rappelant au passage que la majorité les a perturbés vendredi 10 février et leur a refusé de les prolonger le week-end. Pour un député du groupe écologiste, si les manifestations se passent bien, c'est aussi parce que "la colère est représentée à l'Assemblée nationale".

"Ça va cogner fort sur le fond"

Les sénateurs de gauche suivent de très près ces débats et sont dans les starting-blocks. Ils s'apprêtent à débattre du texte début mars. Parmi eux, un socialiste de poids se désespère du "brouhaha, de la fureur et du bruit" de l'Assemblée : "J'ai hâte que le texte arrive pour travailler dans un climat différent."

Ce socialiste oppose le bruit des tablettes que font cogner les députés dans l'hémicycle à la moquette rouge des sénateurs. L'ambiance sera donc plus feutrée, mais "ça va cogner fort sur le fond", dit-il face à la majorité de droite qui compte faire passer ce texte ? Pas question pour autant d'atteindre les 15 000 amendements, ajoute un sénateur écologiste. La gauche sénatoriale veut arriver jusqu'à l'article 7. "Il faut clarifier les choses" appuie un autre, avoir un vrai débat pour, dit-il, "qu'on sache qui est qui".

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