Réforme des retraites : les députés de la majorité désertent l'Hémicycle pour dénoncer "l'obstruction" des débats
Seuls les présidents de groupe Gilles Le Gendre et Patrick Mignola sont restés pour représenter leurs troupes face à l'opposition.
Une soirée "mouvementée" à l'Assemblée nationale, qui ne s'est achevée qu'à 1 heure du matin. Les députés de la majorité ont déserté l'Hémicycle pendant une trentaine de minutes, mardi 25 février, en fin de soirée, pour protester contre "l'obstruction" et une "litanie" d'amendements "sans aucun intérêt" des "insoumis" et des communistes, lors de l'examen de la réforme des retraites.
De 23h35 à 0h10, seuls les présidents de groupe Gilles Le Gendre (La République en marche) et Patrick Mignola (MoDem) sont restés dans l'Hémicycle pour représenter leurs troupes face à l'opposition. "Nous venons d'engager une série d'amendements tous identiques, avec encore une fois la volonté manifeste de faire durer inutilement le débat", a pointé Gilles Le Gendre.
C'est notre droit de récuser la nature de ces débats, nous ne souhaitons pas y participer.
Gilles Le Gendre
Les amendements concernés proposaient une série de changements de date pour l'entrée en vigueur des différentes transitions de la réforme.
L'opposition fustige "une mise en scène"
L'opposition a dénoncé "du grand guignol" et une atteinte au droit d'amendement. Les groupes d'opposition ont enchaîné les rappels au règlement pour dénoncer une "mise en scène" de la majorité, selon le député LR Stéphane Viry, ou du "cinéma" pour le communiste André Chassaigne. Le socialiste Boris Vallaud y a vu un "résumé saisissant de la façon dont la majorité considère le Parlement".
Après le retour de la majorité dans l'Hémicycle, une déclaration du corapporteur Nicolas Turquois (MoDem) a mis le feu aux poudres.
Certains ont dit : 'La République, c'est moi' [en référence à Jean-Luc Mélenchon]. Eh bien, la République, c'est nous et vous, vous n'êtes rien.
Nicolas Turquois
L'opposition a alors fustigé un "dérapage" d'un rapporteur qui a "perdu ses nerfs". Le président de séance, Hugues Renson, a reconnu des "propos excessifs" de Nicolas Turquois, qui a d'ailleurs présenté ses excuses.
Avant ces incidents, chaque camp s'était renvoyé la responsabilité de "l'obstruction" et de "l'absurdité" des débats. Les députés ont piétiné dans l'article 2 du texte, sur les 65 du volet ordinaire de cette réforme des retraites.
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