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Réforme des retraites : "Il faut collectivement que nous arrivions en France à travailler un peu plus longtemps", réaffirme le président de la CPME

François Asselin demande également un alignement progressif du régime des retraites du public sur celui du privé. Selon lui, "il manque un petit peu de solidarité entre les deux secteurs".

Article rédigé par franceinfo
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François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), invité de franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Il faut collectivement que nous arrivions en France à travailler un peu plus longtemps", a de nouveau défendu vendredi 2 décembre sur franceinfo François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) alors que la Première ministre a dévoilé dans Le Parisien les premières mesures du gouvernement sur la réforme des retraites. Elisabeth Borne a confirmé le report de l'âge légal de la retraite à 65 ans ou 64 avec allongement de la durée de cotisation. De son côté, François Asselin aurait souhaité un alignement du secteur public avec le secteur privé : "Il manque un petit peu de solidarité", dit-il. En revanche, il se dit favorable à ce "qu'un carreleur parte plus tôt en retraite" que "quelqu'un qui", [comme lui], a travaillé dans sa voiture ou dans son bureau".  

Avez-vous été surpris par les propositions de la Première ministre ?

Pas vraiment. Une réforme de retraites, ce n’est pas très compliqué en matière paramétrique. Vous avez le niveau des pensions, vous avez le niveau des cotisations et puis vous avez la durée pendant laquelle vous allez cotiser toute votre vie professionnelle. Le gouvernement, par la voix d'Elisabeth Borne, réaffirme qu'elle ne veut pas baisser le niveau des pensions, réaffirme qu'elle ne veut pas augmenter le niveau des cotisations. Je vous rappelle que nous sommes le pays qui cotise le plus en Europe pour les retraites. Donc la seule variable possible quand on voit l'évolution démographique, cela reste effectivement la durée pendant laquelle nous allons cotiser. Il faut collectivement que nous arrivions en France à travailler un peu plus longtemps.

Elisabeth Borne confirme le report de l'âge légal de la retraite à 65 ans ou 64 ans avec allongement de la durée de cotisation. C'est indispensable ?

Nous sommes dans un système par répartition. Qu'est-ce que ça veut dire? Quand bien même vous avez acquis des droits à la retraite, s'il n'y a pas assez d'actifs, donc de travailleurs pour payer votre retraite, votre retraite risque de baisser. C'est mécanique. C'est un principe de réalité. Lorsque vous vous projetez, vous vous apercevez que très rapidement, dès 2025, le système va commencer à être déséquilibré. C'est sûr que lorsque vous séparez le secteur public du secteur marchand, le secteur marchand est plus vertueux que le secteur public. ll faut savoir que tous les ans l'État, donc tous les Français, fait un chèque de plus de 30 milliards d'euros pour équilibrer tous les régimes de tous les travailleurs, qu'ils soient dans le secteur public ou le secteur marchand. Nous aurions d'ailleurs aimé que sur la partie publique, bien au-delà de la clause du grand-père [disposition limitant l'application des nouvelles règles aux nouveaux entrants dans le système réformé], on ait un alignement progressif sur ce qui va se passer sur le secteur privé.

Vous voulez supprimer tous les régimes spéciaux ?

Vous avez des métiers, par leur spécificité où vous allez partir en retraite avant d'autres métiers. Il y en a dans le secteur public. Mais lorsqu'on remonte l'âge légal de départ en retraite de 2 à 3 ans pour l'ensemble du secteur marchand et que sur le secteur public, ils ne seront impactés que dans 40 ans, il manque un petit peu de solidarité entre les deux secteurs.

Il y aura des exceptions, notamment pour les policiers. Vous le regrettez ?

Non. Vous avez des métiers de par leur nature même, on peut parler bien évidemment de l'usure professionnelle, qui mérite de partir en retraite plutôt que d'autres. Et d'ailleurs, à la CPME, nous sommes tout à fait favorables à ce que cette partie d'usure professionnelle, un métier qui physiquement est plus exposé qu'un autre, soit prise en compte dans cette réforme. C'est important. Il est tout à fait logique, clairement, qu'un carreleur parte plus tôt en retraite s'il a fait son métier pendant toute sa carrière professionnelle, que quelqu'un qui, comme moi, a travaillé dans sa voiture ou dans son bureau.  

Les seniors vont rester plus longtemps au travail. Cela ne va retarder l'entrée des plus jeunes ?

Absolument pas. Ce n'est absolument pas contradictoire. Ce ne sont pas les mêmes emplois. Et puis, l'emploi des seniors n'est pas tout à fait la même problématique dans une PME que dans une grande entreprise. Quand un senior part en retraite, c'est une compétence que nous perdons et dont nous avons énormément de mal à combler. Donc l'emploi des seniors, sur lequel il faut bien évidemment travailler, est un sujet effectivement qui est au cœur de cette réforme des retraites.  

La Première ministre veut la mise en place d'un index pour plus de transparence sur l'emploi des seniors. Vous y êtes favorable ?
 
Il faut regarder. Des index, il y en a beaucoup. On a l'index pour l'égalité hommes-femmes. On s'est aperçu que cet index, suivant la typologie des entreprises ou la taille des entreprises, était loin d'être évident à mettre en place. On va regarder posément ce qu'est cet index concernant l'emploi des seniors. Une chose est sûre c'est que sur l'emploi des seniors, nous avons là aussi des efforts à faire. Mécaniquement, lorsqu'on recule l'âge de départ en retraite, l'emploi des seniors, mécaniquement, progresse.

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