"J'espère que le gouvernement ne reculera pas" : la réforme des retraites a aussi des défenseurs parmi les salariés
Ce mardi 17 décembre, tous les syndicats appellent à descendre dans la rue contre la réforme des retraites. De nombreux salariés du secteur privé ne prennent pas part à ce mouvement.
Au centre de formation Free Compétence, à Courcouronnes, dans l'Essonne, les couloirs ne sont pas vides, ils sont même ornés de décorations de Noël. "La grève n'empêche pas de faire la fête et d'être joyeux", raconte Karine Le Veugle, responsable des formations sanitaires et sociales.
Pas un seul gréviste
Dans cette structure il y a "100% de non-grévistes", explique Karine Le Veugle, notamment car il n'est pas question selon elle d'abandonner les stagiaires - des chômeurs, des travailleurs handicapés ou encore des candidats à la nationalité française - qui viennent s'adresser à cet organisme. "Certains ont des enjeux vis-à-vis de la préfecture, des examens à passer... Toutes ces personnes ont beaucoup à perdre à ne pas pouvoir venir en formation, donc personne n'est en grève".
Claudine, assistante administrative, estime pour sa part que les grévistes ne sont pas si mal lotis. "Je suis née d'une famille de commerçants, donc des heures j'en ai fait et je n'ai jamais fait grève", explique-t-elle.
Ce sont toujours les mêmes qui se plaignent.
Claudine, assistante administrative
"Ce sont toujours les cheminots qui sont en train de faire la grève", dénonce Claudine. "J'ai travaillé toute ma vie, j'ai commencé à 16 ans et je ne vais rien avoir du tout à la fin", explique-t-elle, alors qu'elle doit prendre sa retraite dans deux ans.
Quelques bureaux plus loin, Delphine, informaticienne, estime pour sa part que cette réforme est nécessaire. "Je ne dis pas que la réforme est nickel, loin de là, mais tous les gouvernements jusqu'à présent ont toujours reculé, j'espère que celui-là ne reculera pas". Son collègue, Hervé, adjoint à la direction, abonde dans son sens. "Même si on doit se serrer la ceinture et perdre des avantages et avoir moins à l'arrivée que ce qui était prévu, tant pis", estime-t-il. "À un moment donné il faut le faire" conclut Hervé.
On aurait fait ça il y a 30 ans, on n'aurait pas ces soucis.
Hervé, adjoint à la direction
Une voix minoritaire toutefois dans cette structure : celle de Julie, 22 ans, concernée par cette réforme au vu de son âge. Elle est non-gréviste mais soutient le mouvement. "Je suis d'accord avec ce qu'il se passe, parce que la retraite à 64 ans on n'a pas envie", explique Julie. Cette assistante de formation serait bien allée manifester, mais n'est pas très motivée. "D'aller se mettre dans les transports, de revenir, de prendre trois heures pour rentrer...", énumère-t-elle avant de conclure : "C'est peut-être un manque de courage".
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