Retraites : les députés rejettent sans surprise la motion de censure déposée par la droite

Article rédigé par Kocila Makdeche, Pierre Godon - Noémie Leclercq
France Télévisions
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Assemblée nat. : QAG + débats + motions de censure

Deux motions de censure sont discutées à l'Assemblée nationale, mardi soir. Dans le détail, 148 députés ont voté pour la motion de censure des Républicains or 289 voix étaient nécessaires pour l'adopter.

Ce qu'il faut savoir

Sans surprise, les députés ont rejeté, mardi 3 mars, la motion de censure déposée par les Républicains. Dans le détail, 148 députés ont voté pour la motion de censure des Républicains or 289 voix étaient nécessaires pour l'adopter. Plus tôt dans la journée, le cortège qui défilait à Paris contre la réforme des retraites a rassemblé 20 000 personnes, selon les syndicats. Il a relié la place de la République à la Madeleine, à l'appel de l'intersyndicale formée par la CGT, Force ouvrière, la FSU, Solidaires et quatre organisations de jeunesse. Des manifestations ont eu lieu à Marseille, Bordeaux, Lille ou Rennes.

A l'Assemblée nationale, le gouvernement fait face à deux motions de censure. "Vous serez la risée du monde civilisé démocratique ! Où ailleurs qu'en France une loi au contenu inconnu est réécrite par l'exécutif tout seul, avant d'être adoptée sans vote ? Dans quel autre pays une chose pareille est-elle possible ?", a interrogé Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, qui s'exprimait devant l'hémicycle. "Le 49-3 n’est en aucun cas la fin du débat parlementaire. Le débat va se poursuivre au Sénat puis à nouveau devant l'Assemblée nationale", a déclaré le Premier ministre edouard Philippe.

Deux motions, un débat. Le gouvernement affronte deux motions de censure déposées par des oppositions (de gauche comme de droite) très remontées, après le recours au 49.3, qui permet au gouvernement de faire adopter un projet de loi sans vote. A l'Assemblée, les motions seront débattues jusque tard dans la soirée. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a donné le change à Damien Abad (LR) et André Chassaigne (PCF), chargés de lancer la discussion sur les deux motions. Le chef de file des députés LR a défendu devant l'hémicycle la motion de censure de la droite sanctionnant un "fiasco parlementaire sans précédent" sur la réforme des retraites, qui fera des Français les "grands perdants""Aucun syndicat n'approuve votre réforme. Pas même ceux qui portent depuis une décennie l'instauration d'un système à points", a déclaré Valérie Rabault, la présidente du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, face aux membres du gouvernement présents dans l'hémicycle.

Et ensuite ? Après l'adoption quasiment acquise du texte à l'Assemblée, l'ensemble du projet poursuivra son parcours au Sénat, à majorité de droite, en avril. Le 49.3 ne peut y être utilisé. Il reviendra ensuite à l'Assemblée, le gouvernement visant toujours une adoption définitive à l'été, avec, entre-temps, les conclusions de la conférence de financement attendues d'ici fin avril.

Deux de moins pour LREM. Les députés Hubert Julien-Laferrière (Rhône) et Delphine Bagarry (Alpes-de-Haute-Provence) ont annoncé lundi qu'ils quittaient le groupe La République en marche à l'Assemblée. Mardi, la députée a déclaré que le recours à l'article 49.3 pour adopter la réforme des retraites a été "la goutte d'eau""Il y a une accumulation de décisions ou d'orientations politiques qui fait que je ne me retrouve plus en phase avec le projet politique que l'on mène", a-t-elle assuré.

Après FO, la CGT quitte à son tour la conférence de financement. En parallèle, la CGT a annoncé qu'elle quittait la conférence de financement destinée à équilibrer le système de retraites d'ici 2027. Au lendemain d'une décision similaire de Force ouvrière, le syndicat déclare dans un communiqué qu'il "ne servira pas d'alibi dans une conférence où tout est joué d'avance".