Grève contre la réforme des retraites : le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou demande aux cheminots de "faire une pause" pendant les fêtes

Article rédigé par Juliette Campion, Robin Prudent - Jean-Loup Adénor
France Télévisions
Publié Mis à jour
Jean-Pierre Farandou à Chamberry (Savoie), le 8 novembre 2019. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

Le patron de la SNCF a appelé vendredi les cheminots en grève à "faire une pause" pendant les fêtes, des responsables syndicaux renvoyant aussitôt la balle dans le camp du gouvernement.

Ce qu'il faut savoir

Face à la grève contre la réforme des retraites, la SNCF s'organise en vue des fêtes. Car la grève devrait perturber les départs de Noël si elle se poursuit ces prochains jours, d'autant qu'il faut plusieurs jours après la fin d'un mouvement pour revenir à un service normal. Le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou a appelé vendredi 13 décembre les cheminots en grève à "faire une pause" à Noël. Suivez les derniers éléments de la journée dans notre direct. 

 "Une pause" pendant les fêtes. Le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou a appelé les cheminots en grève à "faire une pause" pendant les fêtes. Des responsables syndicaux ont aussitôt renvoyé la balle dans le camp du gouvernement : pour Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, "le meilleur moyen pour qu'il y ait des trains à Noël, c'est qu'il y ait des réponses à nos revendications d'ici au 17 décembre".

 Borne appelle les conducteurs grévistes à "entendre les difficultés" des usagers. La ministre de la Transition écologique et des Transports, Elisabeth Borne, a appelé, vendredi, les grévistes de la SNCF et de la RATP en grève à "entendre les difficultés des Français" et à se "mettre à la table des négociations", assurant que "75% des conducteurs ne sont pas concernés par la réforme" des retraites. La CGT-cheminots "portera la responsabilité devant les Français" de "vouloir poursuivre la grève au-delà de Noël", a quant à lui affirmé Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'État chargé des transports, sur franceinfo ce matin. 

Le trafic encore très perturbé dans les transports. Les prévisions sont quasi identiques la RATP, avec huit lignes de métros fermées (2, 3bis, 5, 6, 7bis, 10, 12 et 13). Un accident grave de voyageur à la gare de Lyon a interrompu le trafic sur le RER a vendredi matin et saturé la ligne 1. Du côté des bus et des trams, seuls 50% roulent. A la SNCF, les prévisions de trafic sont quasi identifiques depuis une semaine : 1 TGV sur 4, 4 TER sur 10 et 1 Transilien sur 4 doivent circuler. Côté Intercités, 1 train sur 4 circulera, en moyenne. "Bien sûr que nos allons rembourser" les voyageurs touchés par la grève, a garanti la présidente de la RATP, sur Europe 1.

Mobilisation en baisse à la SNCF. Selon les chiffres donnés par la direction de l'entreprise, le taux de grévistes descend à 13,3% ce vendredi. Celui des conducteurs baisse également, à 66,8%.

Des écoles et des crèches un peu moins au ralenti. Si les enseignants estiment être les grands perdants de la réforme, la mobilisation est en baisse dans l'éducation nationale. Mardi, le taux de grévistes était de 12,41% dans le primaire et de 19,41% dans le secondaire (collèges et lycées), selon le ministère, et de respectivement 30% et 62% d'après les syndicats. "C'est très différent d'une région à l'autre, Paris en particulier dénote par un taux de grève plus important, autour de 35%", avait indiqué le ministre Jean-Michel Blanquer sur France Inter. Les crèches sont également perturbées, le personnel ne pouvant se déplacer en raison de la grève dans les transports. 

Un appel à manifester pour le 17 décembre. La CFDT, qui a estimé que la "ligne rouge" a été "franchie" avec l'instauration d'un âge pivot à 64 ans, a appelé à descendre dans la rue, de même que la CFTC et l'Unsa, lors de la prochaine grande mobilisation le 17 décembre à l'initiative de la CGT, FO, FSU, Solidaires et quatre organisations de jeunesse. Du côté de la CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF, et de l'Unsa, première organisation à la RATP, on est prêt à faire durer le mouvement jusqu'aux fêtes de Noël. 

Le gouvernement veut reprendre le dialogue. Jeudi matin, gouvernement et majorité ont multiplié les appels du pied pour que la CFDT accepte de reprendre la négociation. Edouard Philippe s'est engagé à appeler les partenaires sociaux afin de "voir avec eux comment reprendre rapidement le dialogue". "Je suis prêt à discuter, évidemment qu'on va discuter", a répondu le patron de la CFDT, Laurent Berger, plaidant pour "retrouver le chemin du dialogue". Mais, a-t-il averti, "vouloir être constructif, ça ne veut pas dire se laisser marcher dessus".