Retards et annulations à la SNCF : des motifs inavouables ?
Rien que cette semaine, quelque 110 vitres de TGV-Est ont été brisées par des impacts de blocs de glaces : le train happe la neige qui vient s'agglomérer sous la rame. Elle se transforme en glace et lorsque deux TGV se croisent, ces blocs de glace peuvent venir frapper et briser les vitres.
_ Jusqu'à 23 rames ont dû être immobilisées simultanément, soit la moitié du parc de la ligne est-européenne. Et il n'y a que quelques rames de secours.
Il faut quatre heures de travaux au Technicentre Est-Européen de Pantin (Seine-Saint-Denis) pour changer une vitre. Au total, la rame est inutilisable pendant près d'une journée, le temps de la réintroduire sur le réseau. Par ailleurs, les techniciens se sont rapidement retrouvés en rupture de stock de baies vitrées neuves.
Alors, pour limiter la casse, les TGV ne roulent plus à 320 km/h - pas plus qu'à 230 km/h, contrairement aux allégations de la SNCF - mais, selon nos informations, à 170 km/h, aujourd'hui encore, bien que la neige ait fondu.
_ A la clé pour les usagers, des retards allant de 20 minutes à 1h30 sur certaines liaisons.
Motivations économiques
Mais surtout, imputer ces retards aux circonstances climatiques permet à la SNCF de pas avoir à dédommager les passagers.
C'est le cas aussi sur les lignes régionales :
En Champagne-Ardenne, de nombreux trains ont été annulés dans le cadre du "plan neige" de la SNCF, alors qu'il n'y avait pas le moindre flocon. Des décisions qui s'expliquent, selon un responsable CGT : si un TER est annulé, la SNCF n'a pas à verser de pénalité au donneur d'ordre, le conseil régional. Alors que s'il est en retard, l'entreprise doit indemniser.
"Il y a donc, c'est évident, des motivations économiques", affirme ce représentant syndical, à ces décisions mal comprises et peu expliquées aux clients, comme aux collaborateurs de l'entreprise publique.
Gilles Halais
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