Reprise par ses employés, une ex-librairie Chapitre rouvre ses portes
Les Volcans, grande librairie de Clermont-Ferrand, était fermée depuis six mois. Depuis la liquidation judiciaire du réseau Chapitre, auquel le magasin appartenait. Mais lundi, les Volcans ont rouvert leurs portes, à la grande joie des habitants et surtout des employés. Car ce sont eux qui ont repris le commerce, sous la forme d’une société coopérative et participative (Scop).
Le tribunal de commerce de Paris avait validé en juin dernier ce projet de reprise porté par douze des 34 anciens salariés. "Il y a un grand sentiment de fierté d'avoir réussi à faire quelque chose qu'on n'imaginait pas. Il y avait certes un peu de fébrilité au début mais chacun a retrouvé ses automatismes avec la clientèle. C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas ! ", a déclaré la nouvelle cogérante de la librairie, Martine Lebeau, "épuisée mais ravie " de voir revenir les clients.
Les salariés ont investi leurs indemnités de licenciement
Pour reprendre la librairie, les anciens salariés y ont injecté l’ensemble de leurs indemnités de licenciement ainsi que leurs droits chômage. Un total de 300.000 euros auxquels se sont ajoutés 70.000 euros de dons et un million d’euros récoltés auprès des banques et de plusieurs organismes de financement.
"On est portés par le monde de l'édition, les financiers et l'Union régionale des sociétés coopératives. Les fournisseurs nous accompagnent en faisant des échéances, des remises exceptionnelles ", a encore souligné Martine Lebeau. “Les collectivités locales ont joué leur rôle. Un rôle d’accompagnement et de facilitation des rencontres ”, a de son côté expliqué le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi.
La librairie a gardé son nom, mais elle a changé son logo et effectué quelques réaménagements, dont la création d’un patio lui permettant désormais d’accueillir divers événements culturels. Elle a surtout embauché une vingtaine de nouveaux salariés, qui pourront à terme devenir eux aussi associés.
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"Il va falloir oublier nos casseroles, notre petit confort de salariés et qu'on devienne véritablement entrepreneurs. On a même pris un coach pour apprendre à travailler ensemble (...) Il y a certes des heurts, des coups de gueule mais aussi de grands moments d'entraide et de rigolade. C'est ça l'esprit des scops ! ", s'est encore réjouie la cogérante.
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