Reportage "Internet a vidé les hippodromes" : 70 ans après la naissance du tiercé, le PMU tente de faire revenir les spectateurs

Les paris en ligne représentent 13% des sommes engagées au PMU. Dans les hippodromes, les amateurs sont de moins en moins nombreux.
Article rédigé par Thomas Séchier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Grand prix d'Amérique, 30 janvier 2022. (IAN LANGSDON / EPA)

Il a révolutionné les paris hippiques : le tiercé fête ses 70 ans, lundi 22 janvier. La première fois qu'on donnait les trois premiers chevaux de la course, c'était le 22 janvier 1954, à l'hippodrome d'Enghien-les-Bains, dans le Val-d'Oise.

Depuis, les Français parient énormément : plus de 9 milliards d’euros misés en 2022 au PMU, soit la meilleure année depuis dix ans. Les paris en ligne représentent désormais 13% des sommes engagées. Alors pour être plus attractif, le PMU multiplie les types de paris et souhaite faire revenir le public dans les hippodromes.

À Vincennes, aux portes de Paris, Camille, 20 ans, n’est pas une habituée. Elle accompagne l’entreprise de son père, en séminaire pour la journée. Ce qu’elle aime, c’est l’ambiance conviviale au bord de la piste de l’hippodrome : "Je dois venir deux fois dans l'année, on s'éclate à gueuler sur nos chevaux en misant 3 euros."

"Il y a 15 ans, les bars étaient pleins en semaine"

À l’intérieur, les habitués, eux, surveillent les courses sur un écran. Lionel, 56 ans, vient régulièrement de Camargue, entre deux extras dans la restauration : "Quand je peux. Je ne suis pas venu hier, ni avant-hier. C'est une finesse, c'est un doigté, c'est une maîtrise du cheval. Et en plus de ça, le plus beau terrain de tous, c'est ici ! C'est le temple du trot."

Mais Lionel reconnaît que l’ambiance a un peu changé : "Internet a vidé les hippodromes. On met des bornes partout donc les gens ne viennent plus aux courses. Il y a 15 ans, il n'y avait pas internet comme ça, c'était blindé de Suédois, de Norvégiens qui venaient de toute l'Europe, les bars étaient pleins en semaine. Là, il n'y a personne."

"Voir le spectacle, les athlètes, les chevaux"

Pourtant le spectacle de l'hippodrome a des atouts pour attirer le public, estime Christelle, responsable des animations : "Beaucoup de gens nous disent qu'une place de cinéma, c'est plus cher que les deux euros que je vais mettre pour une course avec les enfants. On peut venir sur les courses pour voir le spectacle, les athlètes, les chevaux. Et on n'est pas obligés de parier."

Dimanche 28 janvier, a lieu le prestigieux prix d’Amérique, les tribunes de l'hippodrome seront pleines : Vincennes attend 35 000 spectateurs. C'est la plus grosse journée de paris de l'année pour le PMU, avec 30 millions d'euros engrangés l'année dernière.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.