Bouffée d'oxygène pour la croissance française au 3e trimestre : +0,2%
L'Insee, qui tablait sur une croissance nulle, a toutefois revu à la baisse les estimations du trimestre précédent. La France échappe encore à la récession, mais les prévisions sont pessimistes.
CRISE – Bonne surprise sur le front de l'économie française. Celle-ci a enregistré un léger rebond de croissance à 0,2% au troisième trimestre, selon les premiers résultats des comptes nationaux trimestriels publiés jeudi 15 novembre par l'Insee. L'institut de la statistique a toutefois revu à la baisse les estimations du trimestre précédent, à -0,1%.
L'Insee avait initialement annoncé une croissance nulle du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre. Pour le troisième trimestre, l'Insee tablait encore début octobre sur une nouvelle stagnation, après deux trimestres de stagnation fin 2011 et début 2012.
La France échappe encore à la récession
La menace de la récession (recul de l'activité pendant deux trimestres consécutifs) est donc une nouvelle fois esquivée, notamment grâce à la consommation des ménages (+0,3% après une baisse de 0,2% au deuxième trimestre) et les exportations (+0,5% après +0,3% au deuxième trimestre).
Néanmoins, si la France n'avait pas affiché de hausse de son PIB depuis un an (+0,2% au troisième trimestre 2011), "en revanche, le deuxième trimestre, ainsi révisé, marque une première rechute en territoire négatif depuis que la France est sortie, au printemps 2009, de la plus grave récession depuis l'après-guerre", observe Challenges.
Jean-Marc Ayrault, a quant à lui salué les "indicateurs prometteurs" de la croissance. "Il faut persévérer dans la politique que nous avons engagée", a ajouté le Premier ministre, en marge de sa visite officielle à Berlon (Allemagne). "Mais ils ne sont pas suffisants : le redressement économique, le combat pour la croissance sont engagés et on ne doit absolument pas faiblir, bien au contraire", a mis en garde le chef du gouvernement.
Moscovici confiant, malgré des prévisions pessimistes
Pour l'ensemble de l'année 2012, l'Insee table sur une croissance de 0,2%, contre 0,3% escompté par le gouvernement. "Pour atteindre [cet] objectif du gouvernement (…), il faudra une nouvelle progression du PIB au quatrième trimestre", explique Challenges. Or la Banque de France "a annoncé récemment qu'elle prévoyait un recul du PIB de 0,1 % au dernier trimestre", notent Les Echos.
Dans une interview publiée lundi sur le site du Nouvel Observateur, le ministre du Budget, Pierre Moscovici, a jugé "volontaristes" mais "réalistes" les prévisions gouvernementales, qui escomptent une croissance du PIB de 0,8% en 2013. "Les prévisions que nous avons établies sont des prévisions volontaristes, nous en sommes conscients. Mais elles ne sont pas d'un optimisme insensé, elles sont réalistes", a-t-il dit. déclaré. La Commission européenne, elle, "estime que le PIB français ne progressera que de 0,4% l'an prochain", rappellent Les Echos. "Atteindre 0,8 % de croissance supposerait d'afficher une hausse du PIB de 0,3 % sur chacun des quatre prochains trimestres", note le site.
La croissance allemande freine légèrement
Les nouvelles sont moins bonnes en Allemagne, où la croissance a de nouveau ralenti au troisième trimestre, à 0,2%, selon un chiffre provisoire publié jeudi. Une légère baisse de rythme largement anticipée par les spécialistes. La première économie européenne avait signé une croissance de son PIB de 0,5% au premier trimestre, puis de 0,3% au deuxième.
"Selon des calculs provisoires, les exportations de biens et de services ont augmenté davantage que les importations", a indiqué l'Office fédéral des statistiques Destatis dans son communiqué. L'Office fédéral des statistiques doit publier le 23 novembre le chiffre définitif de la croissance au troisième trimestre, avec des résultats plus détaillés.
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