Rachat d'Alcatel-Lucent : le gouvernement garantit l'emploi, les syndicats "inquiets"
Juste après que François Hollande ait reçu les dirigeants des deux équipementiers à l'Elysée, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie a indiqué que l'Etat accompagnait ce projet de rapprochement. Emmanuel Macron se dit "extrêmement vigilant" sur la préservation de l'emploi sur les sites français. Et il pense en particulier à ceux de Lannion, en Bretagne et Villarceaux en région parisienne. Le patron de Bercy a par ailleurs indiqué qu'en l'état actuel du projet, la volonté de Nokia, équipementier en télécoms finlandais, en négociations pour racheter Alcatel Lucent, était de conserver un site de recherche et développement mondial en France.
Des syndicats inquiets, évoquent "une catastrophe humaine"
Emmanuel Macron dit suivre " la situation de près en lien avec les dirigeants Alcatel-Lucent" et se déclare "très attentif" aux éventuelles conséquences sur l'emploi et l'activité des sites français d'Alcatel-Lucent, notamment en recherche et développement et à ses effets sur l'ensemble de la filière télécoms en France. De leurs côtés, les syndicats se disent "inquiets" et demandent à être reçus "au plus vite" par le gouvernement. Le rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia "ne peut évidemment que nous inquiéter au vu des redondances, au niveau mondial, d'activités, de produits et de métiers entre les deux entreprises de plus de 50.000 salariés chacune" écrivent les trois premières organisations du groupe, la CFDT, la CFE-CGC et la CVGT, dans un communiqué commun.
Pour François Schmets, délégué CFE-CGC, un syndicat de cadres, "l'activité en France va être directement en redondance avec les activités de Nokia ; ça veut dire doublon de produit, doublon d'équipe et donc plan social". A la CFTC, qui a fait réaliser un audit interne récemment, on estime qu'un tel rachat serait "une catastrophe humaine". Les syndicats attendent maintenant un Comité européen et un comité de groupe prévu vendredi pour en savoir plus.
Hervé Lassale est le coordinateur de la CFDT, syndicat majoritaire chez Alcatel-Lucent en France. Pour lui, "il ne fait pas de doute qu’Alcatel Lucent peut vivre seu l" :
Alcatel-Lucent emploie environ 6.000 personnes en France sur un effectif total de 52.000 personnes. L'an dernier, le groupe accusait une perte de 118 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de plus de 13 milliards d'euros. De son côté Nokia a engrangé un bénéfice net de 1,2 millions d'euros en 2014 mais s'est fait distancé sur le marché des smartphones par Apple et Samsung.
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