Proposition de loi pour pénaliser la mode à bas prix en France : "Ce n’est pas trop tôt", se réjouit la co-présidente d'Impact France

Invitée sur franceinfo, mardi, Julia Faure souligne les conséquences néfastes de la fast fashion sur l'économie française.
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Des ceintres de la chaîne de fast-fashion Shein. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

"C'est la première fois qu'on voit se concrétiser dans la loi une mesure pour pénaliser la fast fashion et ce n'est pas trop tôt", se réjouit Julia Faure, la co-présidente d’Impact France et fondatrice de la marque Loom, sur franceinfo mardi 13 février. Le député Les Républicains (LR) de la Loire, Adrien Vermorel-Marques, dépose une proposition de loi visant à instaurer un système de bonus-malus sur les achats de vêtement. Le but est de lutter contre la concurrence déloyale faite aux entreprises qui font le choix d’une production textile plus durable, respectueuse de l’humain et de l’environnement.

Pour Julia Faure, cette loi est une très bonne avancée pour aider le "made in France". "Quand on met sur le marché un vêtement, en tant que marque, on paye une somme qui sert à gérer la fin de vie du vêtement", explique-t-elle. "Ce qui est injuste c'est qu'une marque comme la mienne qui produit en France ou au Portugal ou une marque comme Shein qui produit au bout du monde, on paye le même tarif par vêtement. Avec cette loi, si on pollue beaucoup parce qu'on produit à l'autre bout du monde, on paye plus et si on est une marque qui produit plus prêt on reçoit un bonus".

"Plus de 300 000 emplois perdus dans les années 1990"

Dans le monde, 56 millions de tonnes de vêtements se vendent chaque année, c'est deux fois plus que dans les années 2000. "Ce qui a permis ce doublement de vêtements consommés c'est la délocalisation de notre industrie", pointe-t-elle. "Ce n'est pas possible de faire des vêtements où les gens sont payés dignement, où la nature est protégée, au prix que propose la fast fashion". Elle dénonce "plus de 300 000 emplois perdus dans les années 1990". Pour elle, c'est une "fausse promesse" de faire croire que les vêtements peu chers sont bons pour le pouvoir d'achat et les Français les plus précaires. Au contraire, c'est "le développement du low-cost qui nous appauvrit individuellement mais qui appauvrit aussi le pays".

Julia Faure souligne que la France a tout intérêt à agir avec cette proposition de loi car "on ne gagne rien avec cette importation de mode à bas prix", précisant que "plus 30 000 emplois ont disparu dans le commerce depuis les années 1970, ça accentue notre déficit commercial. Le textile c'est 12 milliards d'euros de déficit commercial, la France s'endette pour acheter ces vêtements".

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