Prime à la casse : Renault recrée 400 emplois à Flins
Quatre cents emplois supplémentaires mais temporaires vont être créés sur le site de Flins pour la période juin-octobre selon Renault. Le constructeur automobile explique qu'il procède ainsi à un réajustement. Le principal site de production de la Clio 2 actuellement situé en Slovénie devant faire face à une forte demande.
Il faut dire que sous l'effet de la prime à la casse, les ventes de Twingo et de Clio, petites voitures fabriquées en Slovénie, ont beaucoup augmenté ses derniers mois. Pour répondre à la demande, Renault à augmenté la production de Twingo, sur place, mais le surplus de Clio, sera lui, fabriqué en France.
“affichage du gouvernement” selon la CGT
Le constructeur automobile, se plaît à préciser qu’il ne s’agit pas d’une “relocalisation” comme l’a annoncé Luc Chatel ce matin. En effet, Renault ne ferme pas une usine en Slovénie pour en ouvrir une en France. L’entreprise se contente simplement de produire le surplus sur un autre site.
_ La CGT de Renault a d’ailleurs estimé que l'annonce par le gouvernement d'un surplus d'activité pour l'usine Renault de
Flins (Yvelines) n'était qu'un “affichage”, qui “ne rassure en rien sur la pérennité du site”.
Selon Ali Kaya, secrétaire CGT du site,“Comme l'usine slovène est archi-saturée et qu'il y a une forte demande, on réintègre la production pour quelques semaines, comme ça s'est déjà fait l'an dernier sans tout ce bruit”.
Le responsable syndical précise qu’“il est question de 8.000 véhicules, ce qui devrait prendre trois mois au maximum et va induire une augmentation de la charge de travail pour l'essentiel, et sûrement pas des embauches ”.
C’est suffisant cependant pour éveiller des soupçons de protectionnisme du côté de Bruxelles.
Bruxelle veille
La commissaire européenne à la concurrence n’a pas manqué de réagir à l’annonce de “relocalisation” de Luc Chatel. Madame Kroes a fait savoir qu’elle estime que l’aide française est illégale si elle est soumise à la relocalisation d’emploi en France et que les autorités françaises devront donner “des explications”.
En février dernier, le président Nicolas Sarkozy avait évoqué la possibilité que les groupes français relocalisent certaines de leurs productions en France. A cette époque, il avait déjà suscité la colère du gouvernement tchèque qui avait mis en garde contre tout protectionnisme.
Du coup, aujourd’hui, Nicolas Sarkozy est resté prudent. Il s’est réjoui de la décision de Renault tout en précisant qu’elle n'enlève pas un seul emploi en Slovénie, où l'usine qui assemble la Clio “tourne à plein”.
_ Luc Chatel a été plus expressif ce matin. Le porte parole du gouvernement a déclaré que le retour des ces emplois en France était le premier résultat du plan automobile.
Annoncé début février, ce plan prévoit 7,8 milliards d’euros pour aider le secteur à sortir de la crise, dont 6 milliards de prêts à taux préférentiels pour Renault et PSA Peugeot Citroën. En contrepartie, la filière automobile s’était engagée sur le maintien de la production en France.
Jamila Zeghoudi, avec agences
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