Près de 5 milliards de fraude à la Société Générale
La Société Générale a révélé tôt ce matin dans un communiqué avoir été victime d'une fraude massive d'un montant de 4,9 milliards d'euros. Des pertes auxquels s'ajoutent 2 milliards de pertes liées à la crise des subprimes, soit un total de 6,9 milliards.
Selon la banque, la fraude a été commise par un seul courtier qui n'a pas révélé à la hiérarchie de la banque des positions qu'il avait prise sur les marchés. Le trader opérant à Paris, dans une sous-division de ses activités de marché, a profité de "sa connaissance approfondie des procédures de contrôle", acquise lors de ses précédentes fonctions au sein du back-office du groupe, pour "dissimuler ses positions grâce à un montage élaboré de transactions fictives", a expliqué la Société Générale. L'employé, qui a reconnu les faits, a été relevé de ses fonctions et une procédure de licenciement a été engagée tandis que les responsables de sa supervision quitteront le groupe, précise la Société Générale.
L'avocat d'une centaine d'actionnaires a annoncé avoir déposé une plainte auprès du procureur de Paris pour "escroquerie,
abus de confiance, faux et usage de faux et complicité, et recel".
Malgré cette perte colossale, le bénéfice net de la banque, l'une des trois principales banques françaises, sera positif en 2007, estimé entre 600 et 800 millions d'euros. Mais la chute est spectaculaire par rapport au résultat net de 5,221 milliards en 2006. Pour faire face à cette situation, la Société Générale a indiqué qu'elle allait procéder à une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros dans les semaines qui viennent.
Cette fraude est d'ores et déjà la plus colossale de l'histoire de la finance mondiale. Le PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, et son directeur général, Philippe Citerne, ont annoncé qu'ils renonçaient à leur bonus 2007 ainsi qu'à leur salaire fixe "au moins jusqu'au 30 juin 2008".
Anne-Laure Barral avec agences.
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