Ingrédients, apports nutritionnels, transparence... Ce que valent vraiment les produits premiers prix

Le magazine 60 millions de consommateurs a analysé la composition de plus de 100 produits provenant de marques de distributeurs. Si les aliments bruts sont tout aussi qualitatifs, la différence est majeure pour les produits transformés.
Article rédigé par Sophie Auvigne - édité par Marine Clette
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
60 millions de consommateurs a enquêté sur la qualité des produits des marques de distributeurs. PHOTO D'ILLUSTRATION (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Petit prix = petite qualité ? C'est la question à laquelle a tenté de répondre le magazine 60 millions de consommateurs avec son hors-série (article payant). Malgré l'inflation, le succès des produits alimentaires, souvent les maques des distributeurs, est toujours d'actualité. Leur vente a augmenté de 20% en un an, contre 4% pour les marques. 

60 millions de consommateurs a mené une enquête pour déterminer si ce qui était bon pour le portefeuille, l'était aussi pour la santé. L'association a organisé des matchs : la farine Auchan face à sa rivale Francine, les coquillettes Éco+ Leclerc contre Panzani ou encore les steaks Top budget Intermarché opposés à Charal. Résultat : 50% de victoires pour les petits prix... Et autant pour les marques.

Réduire les garanties pour baisser les coûts

Mais pas sur tous les fronts ! Les mini-prix sont gagnants quand les produits sont bruts ou presque. Par exemple le sucre, c'est de la betterave : le paquet Carrefour vaut la qualité du Beghin Say, et il est moitié moins cher. C'est vrai aussi pour le sel ou par exemple pour le gruyère râpé.

À l'inverse, les premiers prix sont dépassés lorsqu'ils s'attaquent aux produits issus des animaux, naturellement onéreux. Pour réduire les coûts, le bien-être animal est mis de côté : les poules pondeuses sont élevées en batterie, il y a également moins de garanties sur l'alimentation animale ou encore sur les méthodes de pêche. Elles sont moins vertueuses par exemple pour les sardines.

Quand la recette se complique, le magazine a passé sur le billard des produits tels que les pâtes brisées, les croquettes de poisson ou encore les pains au chocolat pour déterminer leurs compositions. C'est alors du cas pas cas pour le nombre d'additifs, les acides gras, la quantité de fibres ou encore de sel.

Les yaourts, les lasagnes et le jambon blanc pointé du doigt

Il faut combattre les idées reçues selon Sophie Coisne, qui a piloté le hors-série. "Il y a autant d'additifs dans le Nutella que dans les produits petits prix. Dans les petits écoliers de Lu, il y a six additifs alors que dans toutes les marques de petits prix, on n'en a que quatre", chiffre la rédactrice.

"Ce n'est pas forcément dans les petits prix que l'on trouve le plus d'additifs."

Sophie Coisne

à franceinfo

Certains produits sont épinglés par le magazine pour leur manque de transparence. Par exemple face aux célèbres desserts Flambi, les flans caramel au sucre, les premiers prix, eux, ne contiennent pas de sucre mais du glucose fructose. Un ingrédient moins connu mais peu recommandé pour le diabète, puisqu'il fait monter en flèche le taux de glycémie. Les lasagnes Auchan pouce sont également pointées du doigt. Elles contiennent du bœuf mais aussi du porc, qui est beaucoup moins cher. Ce n'est pas un problème de santé, mais il faut en informer très clairement le consommateur.

Il y a tout de même une catégorie de produits petits prix dénoncée par 60 millions de consommateurs, c'est le jambon blanc. 100% des jambons petits prix contiennent des nitrites, soupçonnés d'être responsables d'au moins 4 000 cancers colorectaux chaque année en France. Or les gammes sans nitrites existent, mais seulement chez les marques comme les Fleury Michon ou Herta. Comble de l'injustice, elles sont deux fois plus chères.

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