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Pour l'Autorité française de la concurrence, Google est en position dominante dans l'Hexagone

"Google dispose à ce jour d'une position fortement dominante sur le marché de la publicité liée aux moteurs de recherche", indique l'Autorité dans son avis réalisé à la demande du gouvernement français qui l'avait saisie en février.Elle déclare qu'il n'est pas nécessaire de réglementer le secteur, estimant que cela freinerait l'innovation.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Sacs avec des logos Google distribués lors d'une conférence de presse à Hambourg (Allemagne) le 6-10-2010 (AFP - JOHANNES EISELE)

"Google dispose à ce jour d'une position fortement dominante sur le marché de la publicité liée aux moteurs de recherche", indique l'Autorité dans son avis réalisé à la demande du gouvernement français qui l'avait saisie en février.

Elle déclare qu'il n'est pas nécessaire de réglementer le secteur, estimant que cela freinerait l'innovation.

Fait rare, l'Autorité a listé quatorze "préoccupations" liées à la position dominante du moteur de recherche. Lequel totalise, selon elle, plus de 90 % des recherches des internautes ainsi que des petites annonces publicitaires liées aux recherches sur internet, les liens sponsorisés.

Selon l'Autorité, la part de marché de Google, les niveaux de prix pour l'achat de liens sponsorisés via la régie de liens sponsorisés AdWords (prix de 1,5 à 5 fois plus élevés que ceux de son concurrent Yahoo) et le niveau de marge du moteur (en moyenne de 35 %), permettent de définir une position dominante.

A ces facteurs s'ajoutent "les barrières à l'entrée", qui "apparaissent élevées" en raison des investissements et difficultés technologiques pour égaler l'algorithme permettant à Google de faire ses recherches, selon l'Autorité.

"Cette position dominante n'est, bien sûr, pas condamnable en soi: elle résulte d'un formidable effort d'innovation, soutenu par un investissement important et continu", explique-t-elle dans son avis. "Seul l'exercice abusif d'un tel pouvoir de marché pourrait être sanctionné", estime-t-elle.

L'Autorité de la concurrence n'a pas ouvert d'enquête de son propre chef. Elle souligne que la Commission de l'UE avait engagé une procédure fin novembre.

La réaction de Google
Google s'est défendu en jugeant que "l'analyse du marché par l'Autorité de la concurrence est trop restreinte". "Les annonces liées aux recherches (sur internet) sont l'une des options, parmi plein
d'autres, pour les annonceurs", a précisé l'entreprise américaine dans un communiqué.

"Si le prix des annonces liées aux recherches augmentent, les annonceurs peuvent passer à d'autres formats, sur internet ou hors ligne. C'est le signe d'une industrie concurrentielle et dynamique", a plaidé Google.

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