Poste:les "grandes lignes" du changement de statut
Les "grandes lignes" du projet de changement de statut de La Poste en société anonyme ont été présentéesLes "grandes lignes" du projet de changement de statut de La Poste en société anonyme ont été présentées
Luc Chatel s'en est chargé mardi auprès de la commission Ailleret pour le développement de La Poste, composée d'élus de tous bords, syndicalistes et représentants de La Poste.
Le Conseil des ministres examinera le 27 juillet le projet de loi pour le transmettre ensuite au Parlement, a annoncé le secrétaire d'Etat à l'Industrie.
La Commission Ailleret avait été mise en place en septembre 2008 par Nicolas Sarkozy pour réfléchir sur le sujet. En décembre, son président François Ailleret, membre du Conseil économique et social, s'était prononcé pour la transformaton de La Poste en société anonyme (SA) avec la participation d'investisseurs publics.
"Ce changement de statut permettra à l'Etat et à la Caisse des Dépôts et Consignations de souscrire à une augmentation de capital à hauteur de 2,7 milliards d'euros", a expliqué Luc Chatel dans un communiqué.
Une transformation prévue pour le 1er janvier 2010
Le gourvernement attendait la remise de ce rapport pour prendre une décision d'ici à la fin de l'année. Le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, prévoit une transformation en société anonyme le 1er janvier 2010, avant une ouverture de capital un an plus tard.
"Le débat parlementaire pourrait avoir lieu à l'automne avec sans doute une présentation, en premier, au Sénat", a précisé Luc Chatel, l'objectif étant d'adopter le texte "avant la fin de l'année pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2010".
Ouverture à la concurrence en 2011
Selon le rapport, l'entreprise publique, qui est affectée par la crise et la baisse des volumes de courrier, a besoin d'un financement externe "d'au moins" 2,7 milliards d'euros" au cours de la période 2009-2012 pour se moderniser avant l'ouverture complète à la concurrence au 1er janvier 2011.
L'établissement public a besoin de ces financements: elle a déjà adopté, lors de son conseil d'administration du 23 avril, un plan de réduction des coûts pour 2009 de 200 millions d'euros. Ce plan table sur des économies de 100 millions d'euros dans la branche courrier, via le remplacement d'un postier sur cinq (au lieu d'un sur deux), de 56 millions d'euros dans l'activité colis-express et de 25 millions dans le réseau de bureaux de poste.
Crainte des syndicats
Dans un communiqué, la CGT-Poste, premier syndicat de l'entreprise (33%), a affirmé le 12 juin qu'elle participerait "à la présentation pour réaffirmer à la fois son opposition absolue à la privatisation de La Poste et son exigence du maintien et du développement du service public postal moderne et rénové assurant l'avenir des postiers".
"Notre grande crainte, c'est que le gouvernement mette à profit les 30 jours de session parlementaire de juillet pour faire voter ce projet de loi", a déclaré Nicolas Galépidès, élu au conseil d'administration du syndicat Sud, le deuxième à la Poste (22% des voix).
Une crainte exacerbée par le dispositif de 200 à 300 départs volontaires de salariés de 56 et 57 ans, présenté par La Poste. "Ce dispositif concerne des salariés âgés de 56 et 57 ans", tranches d'âges où "existe un potentiel de départ", pour des "personnes acceptant une baisse du niveau de vie en échange de temps libre, par exemple celles qui n'ont plus de crédit à rembourser", a confirmé une porte-parole de l'entreprise, qui emploie quelque 300.000 personnes.
Les syndicats craignent de leur côté des réductions d'effectifs beaucoup plus importantes, a déclaré Michel Tellier, de la CGT. Le syndicat FO de la Poste Ile-de-France déclare dans un communiqué, sans citer ses sources ni fournir de précisions, que les cadres dirigeants de La Poste "chiffrent à 30.000 ou 35.000 les emplois en surnombre".
"200 à 300 départs volontaires, cela me semble bien peu, à mon avis, s'ils mettent un place un dispositif de ce genre, c'est qu'ils visent beaucoup plus de départs que cela", a ajouté Nicole Capdebosq de la CFDT.
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