Patates nouvelles en danger
"Quand on évoque la mort annoncée de la pomme de terre primeur, c'est pour nous une réalité", déplore André Minguy, représentant de la section bretonne des producteurs. "La primeur peine de plus en plus à se faire une place dans les rayons de la grande distribution car on y trouve toute l'année pléthore de pommes de terre de conservation".
En dix ans, la production française de la pomme de terre primeur, ou pomme de terre nouvelle, a chuté, passant de 150.000 tonnes à 45.000 tonnes. La faute à la patate de conservation, vendue à moins d'un euros le kilo.
Cette pomme de terre, qui peut passer plusieurs mois stockée dans des installations frigorifiques est un légume "déshydraté, traité aux anti-germinatifs, qui a perdu pendant sa conservation ses qualités gustatives", selon Gaétan Gendron, producteur de "primeur" à Noirmoutier (Vendée). Bref, rien à voir avec la "nouvelle", récoltée avant sa maturité et commercialisée dès le lendemain. Un produit frais, dont la saveur est plus sucrée que celle des pommes de terre de conservation.
Selon les producteurs de patates primeur, le marché du tubercule de conservation est "tenu par cinq six grosses sociétés liées avec de gros producteurs français et étrangers". Et la pire crainte des producteurs de "primeurs", c'est que ces grands groupes franchissent une nouvelle étape : "s'adresser à des pays à faibles coûts de main d'oeuvre", ce qui pourrait provoquer la disparition de la plante des campagnes françaises.
Face à la baisse des ventes, les producteurs évoquent plusieurs "pistes", comme limiter la période de vente de la pomme de terre de conservation par un arrêté de commercialisation. Des hypothèses évoquées à l'automne lors de discussions entre producteurs de pommes de terre primeur, producteurs de pommes de terre de conservation et représentants de la distribution.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.