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Pascal Canfin (WWF France) : la taxe sur les transactions financières "a réellement une chance"

L’idée d’une taxe sur les transactions financières revient, ce mardi, à Bruxelles. Onze pays européens dont la France semblent disposés à instaurer cette taxe dite Tobin. Elle aiderait notamment à financer la lutte contre le réchauffement climatique, explique Pascal Canfin, nouveau directeur de WWF France.
Article rédigé par franceinfo
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  ("Il est quasiment acquis que l’ensemble des produits dérivés seront concernés par cette taxe", déclare Pascal Canfin © REUTERS/Charles Platiau)

Il y a 20 ans, le monde diplomatique évoquait une taxe dite Tobin sur les transactions financières. Depuis sa mise en place revient régulièrement dans l'actualité. Mais elle pourrait maintenant voir le jour. Les bases d'un accord ont été trouvées par les ministres des Finances de la zone euro. Le projet est présenté ce mardi aux autres pays de l'Union européennes.

"Cette taxe a réellement une chance. Nous sommes peut-être à quelques heures d’un accord qui va enfin opérationnaliser la mise en œuvre de la taxe sur les transactions financières ", estime Pascal Canfin, directeur général du WWF, missionné par François Hollande pour réfléchir sur les financements innovants en faveur du climat.

Cette taxe pourrait rapporter autour de 10 à 15 milliards d’euros pour l’ensemble des pays. Ce qui voudrait dire pour la France à peu près deux milliards.

Des constestataires

Même s'il est confiant, Pascal Canfin reconnaît que l'"on est très loin d’avoir une unanimité sur ce sujet. Les Britanniques ont même poursuivi en justice la Commission européenne pour avoir osé faire une proposition de directive sur le sujet."

L’Estonie serait quant à elle sortie des négociations. "C’est difficile parce que c’est tout le modèle économique que l’on change. C’est plus de solidarité, moins de spéculation et c’est pour cela que c’est compliqué ", explique Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot.

"Ce serait plus facile s'il y avait un vrai leadership", estime Matthieu Orphelin au micro de Lucie Barbarin

Au-delà des produits financiers

Cette taxe sera payée par tous ceux qui opèrent des transactions sur les marchés financiers. Elle ne concernera pas seulement les actions et les obligations. Ce sont d’abord les financiers purement spéculatifs qui seront concernés. "Il est quasiment acquis que l’ensemble des produits dérivés seront concernés par cette taxe. La question est de savoir s’il va y avoir des exceptions ", explique Pascal Canfin.

"Un petit montant (0.01%) sera prélevé à chaque transaction pour un certain nombre de produits financiers. C’est comme cela que l’on peut arriver à plus de 10 milliards d’euros à onze pays, " explique Matthieu Orphelin.

François Hollande a évoqué à plusieurs reprises le fait que cette taxe viendrait abonder les financements climat, en ce qui concerne la France. Chaque Etat prendra ensuite sa décision de manière souveraine.

La taxe sur les transactions financières "a réellement une chance", explique Pascal Canfin à Marie Bernardeau
 

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