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Paris : le gouvernement voit des "clubs" plutôt que des casinos

Les machines à sous sont interdites dans la capitale depuis 1920. Elles ne devraient pas encore faire leur retour. Un rapport du préfet Jean-Pierre Duport a été remis au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Il propose notamment l'ouverture de "clubs". C'est ce système qu'a choisi dans l'immédiat le gouvernement.
Article rédigé par Lorrain Sénéchal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Les bandits manchots resteront pour quelques temps au moins à 100 kilomètres de Paris. © Lsantilli - Fotolia)

C'était un rapport très attendu. Le rapport du préfet Jean-Pierre Duport a été remis au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui devrait choisir de maintenir temporairement l'interdiction des casinos dans la capitale. Cet interdit date de 1920, il est inscrit dans la loi, et n'autorise les casinos et leurs machines à sous qu'à 100 kilomètres au moins de Paris.

L'installation d'un casino dans la capitale intéresse le gouvernement, notamment pour des raisons financières. Le produit global brut du casino d'Enghien par exemple, c'est 150 millions d'euros. Dans le rapport Duport, il est estimé que "l'Etat récupérerait, après crédit d'impôt, 45,6 millions d'euros" .

Deux solution : les casinos, ou les "clubs" à la londonienne

Le rapport propose en fait deux solutions pour libéraliser les jeux à Paris : la première est l'ouverture pure et simple d'un casino. La seconde est celle, plus mesurée, de l'ouverture de "clubs" de jeux, bien encadrés et très "select", à l'image de ce qui se fait à Londres.

Le gouvernement a choisi dans l'immédiat cette seconde solution face à "l'enthousiasme limité" de la ville de Paris, selon Jean-Pierre Duport. Anne Hidalgo a estimé pendant la campagne qui l'a portée à la mairie que ce n'était pas "sa tasse de thé" . C'est elle qui a les cartes en main, puisque c'est à Paris de demander son "classement en station de tourisme" , si la ville veut un casino.

L'objectif est de réformer le système actuel, favorable au banditisme

Néanmoins, selon Jean-Pierre Duport, le "débat est ouvert" et "doit avoir lieu" . Cette mise en place de "clubs", qui devraient ouvrir à l'automne 2016, pourrait être une première étape vers l'implantation de casinos. A Paris les jeux d'argent sont pour l'instant autorisés uniquement au sein de cercles, qui fonctionne comme des associations par définition non lucratives. Mais différentes affaires judiciaires ont conduit à la fermeture de huit cercles de jeux sur les dix que comptait encore la capitale en 2008.

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