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Obligation de parler français sur les chantiers : "une clause importante pour des questions de sécurité"

La Clause Molière a été adoptée jeudi. Elle impose aux ouvriers des chantiers de la région parisienne de parler français. Pour Patrick Liébus, président de la CAPEB (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), cette mesure est gage de sécurité.

Article rédigé par franceinfo
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Le chantier de la gare de la ligne 15 du Grand Paris Express. (ARIANE RIOU / MAXPPP)

Parler français sur les chantiers de la région parisienne est désormais obligatoire. La "clause Molière", portée par la présidente de la région Île de France Valérie Pécresse a été adoptée jeudi 9 mars. Elle concerne les attributions de marché public et stipule que les employés doivent comprendre et parler le français. Pour Patrick Liébus, président de la CAPEB (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), cette clause est "importante".

franceinfo : Obliger l'utilisation du français sur les chantiers est-il cohérent ?

Patrick Liébus : Vu les situations que l'on peut rencontrer actuellement sur des chantiers, oui. Pour des questions de sécurité il est important d'avoir une clause telle que celle-ci.Il faut que les donneurs d'ordre vérifient que tout cela est applicable et dans le respect des règles du droit français. Dans le bâtiment on a des normes, des règles de construction. Nous travaillons avec des plans d'exécution, et derrière tout cela, il y a la sécurité de ceux qui travaillent. Pour les personnes qui ne parlent pas français sur le chantier, comme pour celles qui travaillent avec elles, c'est problématique. Un exemple : tout ce qui touche aux normes électriques. Les entreprises et les salariés doivent se former à ces règles. Il y a des personnes qui n'ont aucune connaissance de ces règles là, et comme on ne peut pas échanger de la même façon, un problème de compréhension qui se pose.

S'assurer que tous les ouvriers parlent et comprennent le français ne sera t-il pas un problème pour ces entreprises ?

Il y a une règle très précise sur le détachement : il faut que sur des chantiers les travailleurs parlent le français ou aient un traducteur en permanence.

C'est déjà une règle, elle n'est jamais appliquée.

Patrick Liébus, président de la Confédération de l'Artisanat et des petites entreprises du bâtiment

à franceinfo

Y aura t-il assez de main d'oeuvre francophone si les travailleurs étrangers sont en partie écartés des chantiers ?

Pour arriver à ce qu'il y ait assez de main d'oeuvre dans notre secteur, il faudrait déjà que l'on retravaille sur l'orientation des jeunes dans nos métiers. D'autre part, nous sommes dans un pays qui a un nombre de chômeurs non négligeable, il y a donc potentiellement des personnes qui pourraient se former à nos métiers.

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