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Nucléaire : Sarkozy s’offre une 2ème centrale EPR

En déplacement au Creusot (Saône-et-Loire), le chef de l’Etat annonce la construction d’un 2ème réacteur nucléaire de troisième génération (EPR). Ni l'opérateur (EDF, Suez ?) ni l'implantation n'ont pour l'instant été choisis...
Article rédigé par franceinfo
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C’est son choix.
_ Nicolas Sarkozy officialise la construction d’un deuxième réacteur de troisième génération, au cours de sa visite à l’aciérie ArcelorMittal du Creusot (Saône-et-Loire), qui produit précisément des pièces de réacteurs EPR. "Et c'est vous qui construirez les pièces", a lancé le président à l’adresse des ouvriers de l’usine.

Plusieurs questions se posent encore.
_ Déjà sur l’opportunité même de construire un 2ème EPR, qui serait mis en service en 2017, quelques années seulement après celui de Flamanville (Manche), annoncé pour 2012. EDF affirmait jusqu’à présent pouvoir faire face à la demande en électricité des vingt prochaines années, simplement en poussant un peu la puissance de son parc actuel de centrales.

Ensuite sur le lieu d’implantation. Quatre sites sont envisagés, dont deux semblent tenir la corde : Flamanville dans la Manche, qui accueille déjà le premier EPR, et Penly (Seine-Maritime) qui présente également l’avantage de se situer en bord de mer. Tricastin (Drôme) et Marcoule (Gard) seraient également en mesure d’accueillir ce 2ème chantier.

Et enfin, sur l’opérateur qui va emporter le marché : le groupe franco-belge Suez s’est positionné et n’a pas ménagé ses efforts de lobbying auprès de l’Elysée. Face au risque de voir débarquer un concurrent sérieux sur le juteux marché de l’énergie nucléaire, EDF, à l'origine peu enthousiaste, se met finalement sur les rangs pour ce 2ème EPR. EDF abat ses atouts : ses sites "potentiels, " les "compétences reconnues" de ses personnels en la matière et son "expérience" à Flamanville.

Colère des écologistes

Première réaction, celle des Verts : la colère de Cécile Duflot contre ce projet "inutile et
dangereux", qui devrait coûter trois milliards d'euros. La secrétaire nationale des Verts exhorte à "stopper cette aberration industrielle qui ne repose sur aucune justification énergétique, environnementale et même économique".

_ Greenpeace, également, parle d'une "décision aberrante et stupide".

Conçu pour une durée de vie minimale de 60 ans, l'EPR est plus puissant que les réacteurs construits dans les années 1980. Il pourrait, à terme, prendre le relais d'une
bonne partie des 58 réacteurs qui fournissent à la France 80% de son électricité.

Selon ses concepteurs, l'EPR permet une meilleure utilisation du combustible, une démultiplication des systèmes de sûreté et une moindre production de déchets, ce que contestent les antinucléaires qui y voient une technologie déjà obsolète.

Gilles Halais avec agences

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