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Nicolas Sarkozy a plaidé à nouveau lundi pour la réforme du système monétaire international

Réforme qu'il a mise au menu de sa présidence du G20, en proposant de "renforcer la stabilité financière" et en estimant que le dollar devait y conserver un rôle "éminent mais pas exclusif".
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Sarkozy lors de l'anniversaire de l'ocde (13 décembre 2010) (AFP/MICHEL EULER)

Réforme qu'il a mise au menu de sa présidence du G20, en proposant de "renforcer la stabilité financière" et en estimant que le dollar devait y conserver un rôle "éminent mais pas exclusif".

"Depuis 1971, nous vivons dans ce que j'appellerais un non système monétaire international" dans lequel "de nouvelles monnaies ont émergé, les flux de capitaux se sont démultipliés (et) les réserves se sont accumulées dans certains pays", le rendant "de plus en plus instable", a déploré M. Sarkozy lors d'un discours à l'occasion du 50e anniversaire de l'OCDE.

La place du dollar

"Je souhaite que nous travaillions sur la mise en place de filets de sécurité financiers qui renforceront la stabilité financière (...) je souhaite que nous engagions une réflexion sur les mouvements de capitaux", a-t-il ajouté, précisant que la France ferait des "propositions" en la matière. "Nous vivons dans l'illusion que la libération des mouvements de capitaux est par définition favorable au développement. Comme toute thèse, elle mérite d'être démontrée (et) elle ne l'est pas", a jugé le chef de l'Etat.

Pour parer aux "risques de crise financière systémique" suscités par ces mouvements, "il nous faut des règles du jeu international et des institutions pour les faire respecter", a-t-il poursuivi.

Comme il l'a déjà souligné à plusieurs reprises, le chef de l'Etat a également souhaité que s'engage une "réflexion sur la pertinence d'un modèle basé sur l'accumulation de réserves en dollars. Je pose la question: ce système ne rend-il pas une partie du monde dépendante de la politique monétaire américaine ? Ne faut-il pas réfléchir au rôle du DTS (droit de tirage spécial) et à l'internationalisation d'autres monnaies ?", a-t-il demandé. "Je ne veux en aucune manière porter atteinte au rôle du dollar qui, de toute façon, sera un rôle éminent, mais éminent ne veut pas dire exclusif", a assuré M. Sarkozy.

"Le dollar, nous souhaitons comme le gouvernement américain qu'il demeure une monnaie forte. Je dis simplement que notre organisation monétaire ne peut durablement continuer à refléter le monde d'hier, dans lequel ni l'Inde, ni la Chine, ni le Brésil n'étaient devenues les puissances économiques qu'elles sont aujourd'hui", a-t-il insisté, promettant là encore des propositions françaises.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs défendu les autres priorités de la présidence française du G20, la nécessité de "fixer un cadre et des règles qui découragent la spéculation" sur les marchés des matières premières ou la "moralisation du capitalisme (...) attente incontournable de l'opinion publique mondiale".

Et celle de l'Euro

Le secrétaire général adjoint et chef économiste de l'OCDE Pier Carlo Padoan a estimé lundi que donner une "dimension européenne" aux marchés des emprunts d'Etat serait "une bonne idée". En clair, l'économiste a évoqué la possibilité d'euro-obligations, une sorte d'emprunts fédéraux européens.

L'idée de lancer des emprunts européens ou euro-obligations pour mutualiser les risques a été relancée la semaine dernière par le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker et le ministre italien des Finances Giulio Tremonti. Mais elle a été rejetée par l'Allemagne et la France.

"Les euro-obligations sont un mot-vedette de nos jours pour plusieurs propositions différentes (...) et franchement, je ne veux pas entrer dans les détails de ces propositions", a déclaré M. Padoan à Bruxelles, lors d'une conférence de presse de présentation d'une étude de l'OCDE sur la zone euro. Cependant, "plus généralement, je pense qu'imaginer une dimension européenne pour les marchés financiers, y compris les marchés obligataires, est une bonne idée", a ajouté le responsable de l'Organisation de coopération et de développement économiques, sans plus de précisions.

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