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Une première journée mondiale contre les bombes à sous-munitions

La coalition internationale contre les bombes à sous munitions (CMC), qui regroupe environ 150 ONG appelle à une vaste mobilisation internationale samedi, pour la première journée de lutte.
Article rédigé par franceinfo
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Les bombes à sous-munitions (BASM) sont des charges contenant parfois des centaines de minis-bombes qui explosent au contact du sol ou de l'objectif.

Actuellement, 75 pays possèderaient des BASM dans leur arsenal militaire; les stocks mondiaux sont estimés à 4 milliards.

Depuis 1965, elles sont largement utilisées par une vingtaine de pays, dont les États-Unis, la France et une grande partie des pays européens.

Dans 40% des cas, ces bombes n'explosent pas immédiatemment et continuent, une fois au sol, d'être actives et donc de menacer les populations civiles. Officiellement, 14.000 personnes dans le monde vivent actuellement avec des lésions causées par des bombes à sous-munitions.

Fadel Chanaa, le caméraman de l'agence Reuters tué le 16 avril alors qu'il filmait une opération militaire à Gaza, a été victime d'un obus à fléchettes de métal, un type de sous-munition.

Beaucoup d'anciennes zones de conflit sont touchées par cette "pollution"; c'est notamment le cas dans plusieurs pays africains, en Bosnie et en Irak. Ce type d'armes est également très utilisé au Liban. Depuis les affrontements de l'été 2006, au moins quarante personnes ont été tuées par ce type d'armes, et plus de 200 personnes ont été mutilées, notamment au sud Liban.

En 2007, pour combattre cet usage, la Norvège a lancé le processus d'Oslo, sur le modèle du cycle d'Ottawa, initié en 1996 pour lutter contre les mines antipersonnel. L'initiative a payé: les mines antipersonnel continuent de polluer de nombreux pays, notamment en Afrique, mais elles ne sont quasiment plus utilisées. Les tenants de cette lutte espèrent le même effet sur la question des BASM.

Prochaine étape des conférences d'Oslo, le sommet de Dublin, qui s'ouvre en mai prochain. Avant l'ultime conférence d'Oslo en fin d'année, qui devrait normalement aboutir à l'interdiction de ce genre d'armes.

En préambule à cette première journée de lutte, des associations comme Handicap International ont reproché à une quinzaine de pays occidentaux, aux premiers rangs desquels la France et les États-Unis, de vouloir affaiblir le traité. L'ONG, qui organisait le 17 avril un colloque sur la question à l'Assemblée nationale, a dénoncé "l'ambiguité de la position française". Sur le site de la CMC, une pétition en ligne a été lancée.

La France, comme d'autres grands pays industrialisés, est accusée de vouloir continuer à fabriquer et à utiliser ces munitions, qui constitue une partie de son arsenal militaire. Ces pays se prononcent plutôt en faveur d'un abandon progressif, étant donné que ces armes s'autodétruisent passé une certaine période.

Émilie Gavoille avec agences

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