Télé publique : Carolis répond sèchement à Sarkozy
"Le compte n’y est pas".
_ La première charge du PDG de France Télévisions concerne le financement de la télé sans pub. Après avoir fait et refait les comptes, Patrick de Carolis estime qu’au regard "des déclarations des uns et des autres", son entreprise n’a aujourd’hui "pas les moyens de (ses) ambitions futures".
Et le patron de la télévision publique donne rendez-vous à la rentrée : "à la fin de l’été, courant septembre, nous verrons si le compte y est. S’il n’y est pas, je prendrai mes responsabilités", avertit Patrick de Carolis, brandissant la menace de sa démission.
"Faux" et "stupide"
Lundi soir sur France 3, Nicolas Sarkozy a justifié son projet de suppression de la publicité sur la télévision publique par la nécessité de la libérer de la "tyrannie de la publicité" afin d’améliorer la qualité des programmes, selon lui trop proches de ceux des chaînes privées. Comme, en son temps, la privatisation de TF1 s’était faite au nom du "mieux disant culturel".
Invité à dire ce qu’il pensait du jugement du chef de l’Etat, Patrick de Carolis a répondu : "Pas du bien. Je ne suis pas d’accord avec lui. Je lui ai dit d’ailleurs, on s’est expliqué très franchement". Avant d’ajouter, pour préciser sa pensée : "Lorsqu’on dit qu’il n’y a pas de différence entre la télévision de service public et les télévisions privées, je trouve cela faux, je trouve cela stupide, et je trouve cela profondément injuste".
Concernant enfin la nomination du PDG de France Télévisions par l’exécutif, Patrick de Carolis s’est dit "très fier d’avoir été élu" par le CSA, affirmant avoir été désigné alors que l’Elysée, Matignon et le ministère de la Culture de l’époque "ne le soutenaient pas". Nicolas Sarkozy a qualifié ce système d’élection d’"hypocrisie totale", et promis d’y mettre fin.
Interrogé sur son propre avenir à France Télévisions, Patrick de Carolis pense en être encore le patron au moins jusqu’à la fin de l’été.
Gilles Halais avec agences
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