Suppression de la pub : les Français vont payer la note
Printemps 2007, le candidat Sarkozy en campagne promet d’"augmenter les ressources publicitaires de l’audiovisuel public".
_ Janvier 2008, le président Sarkozy évoque pour la première fois et à la surprise générale, la "suppression totale de la publicité sur les chaînes publiques."
Ce "revirement (…) va vous coûter directement ou indirectement 500 millions d’euros", avertit le Comité d’entreprise (CE) de la régie publicitaire de France Télévision (FTP), dans une pleine page de pub achetée dans Le Parisien/Aujourd’hui en France ( voir ci-contre ). Le CE de FTP fait référence aux taxes préconisées par la commission Copé afin de compenser le manque à gagner pour la télévision publique (taxe de 0,5% sur le chiffre d’affaires des opérateurs internet et de téléphonie mobile, taxe sur les fréquences radio-électriques, taxe sur les recettes publicitaires supplémentaires des télévisions privées), et à l’indexation de la redevance sur l’inflation.
Depuis l’annonce de la suppression prochaine de la pub sur les chaînes publiques, "une cacophonie générale règne pour savoir qui va payer, au mépris des citoyens", poursuit le communiqué. Et "pendant ce temps, des cadeaux somptuaires sont en passe d’être faits aux « amis » des chaînes privées, pour encore plus de publicité sur leurs antennes", conclut le texte.
La commission Copé rend ses préconisations mercredi au chef de l’Etat. Elles serviront de squelette à un projet de loi rédigé au ministère de la Culture et de la Communication. Le texte devrait être voté à l’Assemblée avant la fin de l’année car, selon le calendrier de la commission, la publicité doit disparaître des chaînes publiques après 20 heures dès le 1er septembre 2009. La suppression totale aurait lieu le 1er janvier 2012.
Les nouvelles ressources envisagées sont censées compenser intégralement le manque à gagner. Mais l’intersyndicale de France Télévisions dénonce les "faux" chiffres de la commission Copé : des "hypothèses de travail, soutenues les unes par les autres, genre château de sable", relayant ainsi l’inquiétude des salariés de l’entreprise qui s’est manifestée au cours des deux grèves très suivies des 13 février et 18 juin derniers.
Gilles Halais avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.