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Réunion cruciale entre les Six et l'Iran sur le nucléaire

Les six grandes puissances chargées des discussions sur le nucléaire iranien et Téhéran se retrouvent à Genève pour relancer des entretiens au point mort depuis 14 mois. Une réunion considérée comme un test majeur après la révélation d'un second site d'enrichissement d'uranium en Iran.
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Le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, qui dirigera l'entretien, sera accompagné des directeurs politiques des 5+1 (Chine, Russie, France, Etats-Unis, Royaume-Uni et Allemagne). Ils retrouveront dans la matinée le négociateur iranien Saïd Jalili pour la première fois en Suisse depuis juillet 2008.

Un deuxième site d'enrichissement

Le groupe des Six est déterminé à obtenir des garanties sur le programme nucléaire iranien, qu'il soupçonne d'avoir des fins militaires, ce dont Téhéran se défend toujours. Une question devenue cruciale après la révélation vendredi de l'existence d'un deuxième site d'enrichissement d'uranium iranien caché sous une montagne près de Qom (centre du pays), dont Téhéran n'a signifié la construction à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que le 21 septembre. Cette annonce a provoqué un tollé chez les Occidentaux car le site est, selon les experts, adapté à un usage militaire.

Démonstration de force et consternation occidentale

Lundi, la République islamique a également procédé à l'envoi de tirs de missiles longue portée capables d'atteindre Israël. Ce qui n'a fait que renforcer la consternation et la colère, notamment côté américain. Depuis plusieurs mois, Washington a en effet opéré un changement de stratégie vis-à-vis de l'Iran. Depuis son entrée en fonction, convaincu que la politique des sanctions ne fonctionne pas, Barack Obama a tendu la main du dialogue vers Téhéran.

Ces deux derniers événements ont poussé les capitales occidentales, Washington compris, à ressortir la menace de nouvelles sanctions en cas d'échec des entretiens en Suisse (en plus des trois séries de sanctions existantes), augmentant la pression sur la réunion d'aujourd'hui. La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton est remontée au créneau hier, prévenant l'Iran qu'il avait "un choix à faire".

Des gestes, côté iranien

Téhéran a assuré être prêt à ouvrir l'accès à Qom à l'AIEA, qui n'a pas été en mesure jusqu'ici de conclure à l'existence d'un programme nucléaire militaire iranien. Le président Mahmoud Ahmadinejad a aussi annoncé hier son intention de proposer aux Six qu'une tierce partie enrichisse l'uranium au niveau requis pour alimenter son réacteur nucléaire de recherche à Téhéran plutôt que de mener lui-même l'opération. Autre signe d'apaisement, la visite surprise hier à Washington du chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. Un événement rare, les deux pays ayant rompu toute relation diplomatique depuis près de 30 ans.

La République islamique, inflexible depuis longtemps sur son "droit inaliénable" à enrichir de l'uranium, semble ainsi faire mouvement à la veille de la réunion de Genève, mais, après une semaine où Téhéran a soufflé le chaud et le froid, son attitude demeure la grande inconnue de la journée.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

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