RDC: le gouvernement se mobilise pour combattre l'épidémie d'Ebola
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et ses partenaires se mobilisent pour combattre la fièvre virale hémorragique Ebola qui a déjà fait plus de 160 morts au Kasaï occidental (centre) en plus de quatre mois.
Le foyer de cette maladie - qui n'a ni traitement spécifique ni vaccin - a été localisé à Kampungu, à près de 300 km à l'ouest de Kananga, chef-lieu du Kasaï occidental.
Le virus, identifié par plusieurs laboratoires internationaux, a fait en quatre mois dans la région 166 morts parmi les 372 personnes contaminées, selon le ministre congolais de la Santé.
Une délégation des autorités congolaises dirigée par le ministre de la Santé, Victor Makwenge Kaput, s'est rendue mercredi à Kananga. Elle était composée notamment d'une importante équipe médicale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ainsi que d'épidémiologistes congolais.
Des médicaments et du matériel de protection donnés par l'OMS ont été remis aux autorités sanitaires de la région pour être acheminés dans les zones contaminées. D'autres ONG, comme Médecins sans frontières, sont sur place pour tenter de contenir l'épidémie.
"Nous avons fait avec les autorités une évaluation globale de la situation en vue d'établir les besoins", a déclaré à l'AFP le ministre provincial de la Santé du Kasaï occidental, Fortunat Ntumba Tshitoka.
La mise en quarantaine de la région est exclue et "seuls les malades sont isolés et le personnel soignant soumis à des règles strictes d'hygiène", a expliqué M. Ntumba, ajoutant que "seules des écoles des zones affectées par le virus ont été fermées".
La maladie a frappé le pays pour la première fois en 1976, dans une localité de la province de l'Equateur (nord-ouest). Sur les 318 personnes infectées, 200 sont mortes, selon les chiffres de l'OMS. Une deuxième épidémie, qui s'était déclarée en 1995 dans le Bandundu (sud-ouest), avait touché 315 personnes dont 250 sont décédées.
Le virus tient son nom d'une rivière du nord-ouest de la RDC où il a été repéré pour la première fois en 1976. Il avait tué près de 500 personnes de part et d'autre de la frontière entre le Soudan et l'ex-Zaïre (devenu depuis la RDC). Il a réémergé en 1979 au Soudan, puis à nouveau au Zaïre en 1995, où il avait fait 245 morts.
Dans l'ensemble de l'Afrique, la maladie a touché 1.850 personnes et fait 1.200 morts depuis 1976. Très virulent, le virus entre 60% à 90% des malades.
Le réservoir du virus serait constitué par des chauves-souris mangeuses de fruits, au contact desquelles se contamineraient les grands singes frugivores, selon une étude de l'Institut de recherche pour le Développement (IRD, France) publiée en 2005 dans la revue scientifique britannique Nature.
A Genève, l'OMS a confirmé mercredi la présence de la dysenterie infectieuse de Shigella dans le centre de la RDC, où sévit déjà une épidémie Ebola.
Des analyses en laboratoire ont confirmé la présence de la maladie de Shigella dysenteriae type 1 parmi les 372 cas suspects découverts dans la région du Kasaï occidental depuis quatre mois, a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'OMS à Genève, Fadéla Chaïb.
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