Racisme : polémique autour d'un article du Progrès de Lyon
"Bravo au progrès de faire son travail " : un applaudissement signé Florian Philippot, du Front national, suite à la publication dans le Progrès de Lyon d'un article accompagné d'une infographie, ce mardi matin dans les colonnes du quotidien local. Il a parle des origines ethniques et sociales des délinquants du Rhône. "Un journalisme de caniveau ", répliquent les Jeunes Socialistes qui disent avoir manqué de s'étouffer en découvrant l'article.
Infographie contestée
C'est surtout l'infographie qui a beaucoup circulée sur les réseaux sociaux. Avec des images relavant souvent du cliché, elle catégorise les différents types de délinquances par nationalité et origine sociale. Le problème, c'est qu'elle ne s'appuie pas sur des statistiques précises pour le faire, mais sur des données non chiffrées d'un service de la police judiciaire, le Service d'Information de Renseignement et d'Analyse Stratégique sur la Criminalité Organisée (Sirasco).
Titrée "Délinquance, à chacun sa spécialité, principales nationalités impliquées", l'infographie a choqué les internautes mais aussi des journalistes du Progrès. Suivent sept catégories, comme "piratage des distributeurs de billets : Bulgares, Roumains, Russes, groupes des cités marseillaises" ou encore "Prostitution : Africaines, Roumaines, Roms, Russes, Ukrainiennes". Des dénominations pour le moins imprécises, qui mélangent des nationalités avec des origines sociales, des origines ethniques ou même un continent entier.
Parti communiste et Parti de gauche parlent d'article "ignoble et discriminatoire " et comparent le journal à Minute. SOS Racisme et le Mrap ont annoncé qu'ils allaient porter plainte, suivi mercredi par l'UEJF, l'Union des étudiants juifs de France. Selon l'associaton, "cette publication vient nourrir les préjugés portés à l'égard de certaines nationalités" et "incite à la xénophobie ainsi qu'à la haine des immigrés en France".
Le Progrès reconnaît une "maladresse"
La section du Syndicat national des journalistes (SNJ), majoritaire au sein du Progrès, a indiqué que ce "dérapage consacre la faillite d'une politique éditoriale basée sur le tout faits-divers". La rédaction en chef du Progrès pour sa part défend son enquête "sérieuse et sourcée " et se dit abasourdie par le buzz et l'instrumentalisation. Mais elle admet que l'infographie était "maladroite" et elle présente ses excuses à ses lecteurs.
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