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Première soirée sans pub sur France Télévisions

La publicité disparaît des écrans des chaînes publiques ce soir après 20H00. Une mesure qui bouscule l'ordonnancement des soirées télévisées, et dont les conséquences économiques demeurent encore difficilement prévisibles.
Article rédigé par franceinfo
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Adopté par l'Assemblée nationale, le projet de loi réformant l'audiovisuel public sera examiné par le Sénat à partir de mercredi.
_ Mais le conseil d'administration de France Télévisions en a anticipé la principale mesure : la suppression de la publicité sur les chaînes du groupe (France 2, France 3, France 4, France 5, France ô) entre 20H00 et 6H00 du matin. Elle s'applique ce soir pour la première fois.

Première conséquence : le journal de télévisé du soir sur France 2 commencera désormais à 19h58, et sera écourté de quatre minutes pour se terminer à 20h30 précises.

Prélude à une suppression totale de la pub d'ici fin 2011, cette éviction partielle aura comme effet le plus évident la disparition du long tunnel publicitaire qui précède le début des programmes de soirée.

France Télévisions a annoncé des soirées dès 20H35, avec des réactions diverses de la part des chaînes privées. M6 s'alignera sur les nouveaux horaires du service public, mais TF1 se veut plus "pragmatique". Selon son PDG Nonce Paolini, les Français préfèrent les programmes qui débutent à 20H50.

Spécialiste média de l'agence H (groupe Havas), Philippe Deshons estime qu'"un grand combat va se dérouler entre 20H30 et 21H00" et qu'il est difficile d'en prévoir les gagnants.

Le retour de l'ORTF ?

Privé de recettes publicitaires, le service public recevra chaque année une compensation qui s'élèvera pour 2009 à 450 millions d'euros. Un engagement qui n'a pas suffi à calmer l'inquiétude des auteurs et producteurs de programmes. Délégué général de l'Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA), Jacques Peskine assure que les unités de production des chaînes publiques "ont vu leurs autorisations d'engagement diminuer de 20 à 30%" depuis mars.

Plusieurs syndicats de France 2 ont déposé un préavis de grève de 24 heures pour mercredi. Et à France 3 pour aujourd'hui. La CGT, la CFDT, la CFTC, FO, le SNJ et le SRCTA-UNSA réclament "un financement pérenne de France Télévisions et la garantie de l'indépendance politique, éditoriale et stratégique de France 2".

Autre sujet d'inquiétude, la transformation, prévue par le projet de loi, de France Télévisions en société unique. Les créateurs de programmes craignent de se voir confrontés à un "guichet unique", avec moins d'opportunités pour proposer leurs œuvres.

Mais la polémique la plus vive concerne l'article du projet de loi permettant à Nicolas Sarkozy de nommer et révoquer directement les présidents des sociétés de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, Audiovisuel extérieur de la France). L'opposition y voit un retour au temps de l'ORTF.

Caroline Caldier avec agences

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