Pétition contre une gestion liberticide d’une éventuelle pandémie
Chez ces vigies des libertés individuelles et de la solidarité internationale, une alarme s’est activée après les premières mesures prises en France face au développement de la grippe A. Un arrêté municipal pour interdire la bise dans les écoles et les rues du Guilvinec (Finistère), une note de service pour rendre obligatoire la vaccination des salariés d’une banque etc.
Et les pouvoirs publics ne sont pas en reste. Ainsi, le Syndicat de la magistrature (SM) s’apprête à dévoiler le plan secret préparé par la Chancellerie pour assurer la continuité de la justice en cas de pandémie de grande ampleur. Libération en publiait ce matin les grandes lignes : huis clos, juge unique, absence de débat contradictoire, prolongation des détentions provisoires sans audience ni débat, mineurs jugés en correctionnelle, délais de prescription suspendus etc. Des mesures prises par voie d’ordonnance et qui relèvent, selon les signataires de la pétition, d’une "justice d’exception".
"Préserver la démocratie"
La lutte contre la pandémie de grippe A "ne pourra se résumer à une seule réponse technique (…) une seule riposte technico-médicale", écrivent les signataires. "C’est aussi la solidarité, l’aide, le souci de l’autre qui permettent d’éviter les emballements, les dérapages, les exclusions en tout genre", poursuivent ces personnalités.
Françoise Barre-Sinoussi (prix Nobel de médecine), Martine Aubry, Noël Mamère, Cécile Duflot, Marie-George Buffet, François Chérèque, Olivier Bernard (Médecins du Monde), Rony Brauman (Samu social)… En tout, une quarantaine de personnalités (voir ci-contre) du monde médical, politique, syndical, associatif, signent d’une seule main cet appel à "préserver la démocratie dans la gestion de cette crise" et "à mettre au premier plan de la riposte collective, la solidarité".
Aujourd'hui, la Garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie dément formellement l'existence de tout "plan secret" à la justice.
Gilles Halais
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